Le changement climatique apporte ses lots de conséquences, mais une adaptation adéquate peut contribuer à réduire les inégalités homme-femme voire apporter de nouvelles opportunités pour la femme haïtienne, a révélé Nahomie JB Millien, directrice du Centre Kaizen lors d’une intervention à l’émission hebdomadaire Haïti Climat sur Radio Magik9, à l’occasion de la journée internationale des femmes.
« Vers la réduction des inégalités de sexe par l’adaptation aux changements climatiques », c’est le sujet autour duquel Nahomie JB Millien, directrice et fondatrice du centre Kaizen, a entretenu le public de l’émission Haïti Climat à l’occasion de la journée internationale des droits de la femme. « On ne saurait penser développement durable sans mettre la femme au centre des débats », a indiqué la responsable de cette firme de consultation spécialisée dans la formation à la réduction des inégalités homme-femme.
« Ces responsabilités incombent aux acteurs de développement, aux organismes humanitaires lors de leur intervention post-catastrophe et finalement à l’État. Avec de telles dynamiques, une réattribution des rôles peut être effectuée. Ce qui favoriserait l’intégration de la femme dans les sphères de décision », a-t-elle précisé.
Mme Millien a fait le point sur les défis liés au changement climatique auxquels les femmes font face en Haïti. Elle a fait état des différents aspects du changement climatique qui rendent la femme plus vulnérable qu’elle ne l’était déjà. Ne voyant pas le verre uniquement à moitié vide, elle profite de l’antenne de Haïti Climat pour affirmer qu’une bonne adaptation aux impacts du changement climatique pourrait « passer par une redéfinition du modèle de société et la valorisation des rôles dans les rapports homme-femme, réduire la vulnérabilité des femmes face aux impacts du changement climatique ».
La militante a mis l’emphase sur les différents rôles de la femme dans la société, notamment son rôle de production non rémunérée qui diminue son pouvoir d’autonomisation vis-à-vis des hommes en raison d’une absence de rentrée d’argent. À cet effet, elle préconise pour sortir d’une telle situation, comme c’est le cas dans beaucoup d’autres pays, que la femme haïtienne bénéficie d’une allocation qui lui permettrait de répondre à ses besoins. De plus, elle encourage vivement la femme à développer sa capacité entrepreneuriale afin qu’elle arrive à créer pour elle-même des activités créatrices de revenus.
« La question de genre et le changement climatique devraient être au centre des projets de développement », estime la directrice du centre Kaizen expliquant que l’éducation à l’écoféminisme est incontournable pour la femme et cette dernière doit accroitre sa participation dans les prises de décision au sein de sa communauté en développant son savoir-faire et son savoir-être pour être assez outiller à faire face aux défis du changement climatique.
Erica Lopidas