Certaines zones géographiques, comme l’Asie et l’Amérique latine, sont plus dangereuses que d’autres pour les journalistes environnementaux, s’inquiète l’organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF) qui dénombre au moins de 200 professionnels des médias victimes de violence en une décennie pour avoir couvert des sujets en lien avec l’environnement. Haïti Climat reprend cette note de RSF afin de montrer les enjeux liés à la couverture de l’environnement dans certaines régions du monde, au cas où certains seraient amenés à penser, à tort, que l’environnement est un sujet de distraction.
« Dans plusieurs régions du monde, les journalistes qui couvrent des sujets liés à l’environnement connaissent des difficultés croissantes. Reporters sans frontières estime à 200 le nombre d’entre eux ayant été victimes de violences (de la simple menace à l’assassinat) parce qu’ils travaillaient sur des sujets liés à l’environnement au cours des dix dernières années. 24 ont été assassinés en Asie ou en Amérique latine ce qui en fait les deux zones géographiques les plus dangereuses pour les journalistes environnementaux », alerte l’organisation internationale de défense de la liberté de la presse dans le monde.
De la restriction d’accès à l’information au meurtre, en passant par les procédures baillons et les agressions physiques, le travail des journalistes environnementaux, et leur sécurité, sont de plus en plus menacés. « RSF dénonce les entraves au droit à l’information sur les questions écologiques et climatiques et appelle tous les États à reconnaître le caractère vital du travail des journalistes environnementaux ainsi qu’à garantir leur sécurité », peut-on lire dans cette note au travers de laquelle l’institution communique toute sa préoccupation.
Près de la moitié des journalistes tués en Inde ces dix dernières années (13 sur 28) travaillaient sur des questions environnementales, souvent teintées de corruption et liées au crime organisé, telles que la célèbre “mafia du sable”, qui exporte illégalement des millions de tonnes de sable pour la construction. En Amazonie, les journalistes qui couvrent les enjeux de déforestation sont eux aussi menacés et subissent quotidiennement des pressions les empêchant d’exercer leur métier en toute liberté. En 2022, au Brésil, le meurtre du journaliste britannique spécialiste des questions écologiques, Dom Phillips, illustrait déjà l’ampleur du problème.
Face aux enjeux environnementaux et climatiques que nous rencontrons, la liberté d’informer sur ce sujet est cruciale. Les équipes de Reporters sans frontières se battent sans relâche pour que les intérêts économiques ou politiques ne viennent plus entraver le droit à l’information. « C’est votre générosité qui rend ce combat possible. D’avance, je vous remercie de votre soutien », a conclu Anne Bocandé, directrice éditorialiste de RSF.
Reporters sans frontières est une organisation non gouvernementale internationale fondée en 1985, reconnue d’utilité publique en France et présente en 2020 dans 14 pays. Elle se donne pour objectif la défense de la liberté de la presse et la protection des sources des journalistes.