La République d’Haïti, par la voix de son ministre de l’Environnement, James Cadet, a salué, dans le cadre de la 28eme Conférence des Parties de l’ONU sur le climat (COP28), l’opérationnalisation du fonds sur les pertes et préjudices ainsi que les premières promesses liées à sa capitalisation. C’était l’occasion aussi pour le ministre Cadet de lancer un vibrant appel à des actions urgentes et concrètes à la hauteur de l’urgence de l’heure face aux enjeux du changement climatique.
La République d’Haïti a été représentée par son ministre de l’Environnement, le samedi 9 décembre 2023, au dixième jour de la COP28 portant entre autres, sur les défis et enjeux du changement climatique. Lors de sa prise de parole, James Cadet a réagi sur l’importance de l’opérationnalisation du fonds sur les pertes et préjudices pour les pays moins avancés et les petits états insulaires en développement comme Haïti. Selon le représentant du gouvernement haïtien, ce fonds permettra aux pays de renforcer la capacité de leur population vulnérable et exposés aux effets néfastes du changement climatique.
« Mesdames, messieurs, dans l’Accord de Paris, nous avons pris le ferme engagement de maintenir le réchauffement de la planète à 2 degrés Celsius et de faire tout ce qui est possible pour le limiter à 1.5, par rapport au niveau préindustriel. Malheureusement, la plus récente évaluation faite par le GIEC et confirmée par le rapport technique sur le premier bilan mondial, prévu dans ledit Accord, a clairement indiqué qu’on n’est pas sur la bonne voie et il faudra effectuer des modifications urgentes et de grandes envergures dans les secteurs», a-t-il regretté en expliquant que tout retard additionnel au cours de cette décennie critique se traduira par des scénarios catastrophiques pour les petits états insulaires en développement dont Haïti qui a dû mal à se relever des récentes inondations meurtrières et dévastatrices pour l’économie de cette première République noire du monde.
Par ailleurs, James Cadet a attiré l’attention des États participant à la COP28 sur le lien qui existe entre le changement climatique et la dégradation de la situation sécuritaire globale d’Haïti. « La question de la sécurité climatique est, à cet égard, une problématique extrêmement préoccupante qui complique notre fragilité et crée des difficultés additionnelles pour la société haïtienne » a-t-il ajouté. D’après le titulaire du MDE, Haïti déploie de grands efforts pour répondre à ses engagements d’atténuation et d’adaptation. Toutefois, il a précisé que la transformation des ambitions d’atténuation et d’adaptation en des actions concrètes à l’échelle du pays nécessite des ressources financières, humaines et technologiques qui dépassent généralement les capacités du pays.
« Le statu quo, y compris les différentes formes d’exclusion, ne peut pas être une option, sinon et pour le moins qu’on puisse dire, les générations futures ne nous pardonneront pas d’avoir peu fait pour juguler le phénomène pendant que les solutions étaient à notre portée », a-t-il souligné en rappelant qu’Haïti espère de cet événement un nouveau tournant et insuffle un nouvel élan dans la lutte mondiale contre le changement climatique.
Par ailleurs, l’Azerbaïdjan a été officiellement choisi pour accueillir la COP29 en 2024, a annoncé samedi 9 décembre le ministre azerbaïdjanais de l’écologie, Mukhtar Babayev, lors d’un discours à la COP28 à Dubaï (Emirats arabes unis). La Conférence sur le climat des Nations unies sera ainsi présidée par un pays fortement dépendant du pétrole, dont la consommation est responsable du réchauffement climatique, pour la deuxième année consécutive. « Je suis heureux d’annoncer qu’il existe un consensus général autour de la candidature de l’Azerbaïdjan à l’accueil de la COP29 », a déclaré le ministre, par devant les États présents à la COP28, qui s’achève le mardi 12 décembre.
Jean Rony Poito Petit Frère