La tempête qui se prépare: l’adaptation au changement climatique dans l’après-pandémie
La sixième édition du Rapport du PNUE sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière d’adaptation (Rapport 2021) a été élaborée au cours de la deuxième année de la pandémie mondiale de COVID-19. Si des tendances encourageantes émergent de la lutte contre la pandémie, notamment la mise au point et le déploiement sans précédent de vaccins d’une grande efficacité dans de nombreux pays industrialisés, la crise de la COVID-19 continue d’entraîner des difficultés sanitaires, des bouleversements économiques et des restrictions récurrentes au quotidien dans la majeure partie du monde. L’incidence de la pandémie sur les processus internationaux d’adaptation au changement climatique s’accentue à travers ses répercussions directes sur la planification de l’adaptation et les contraintes pesant sur les financements disponibles.
Par ailleurs, les effets du changement climatique sont généralement plus significatifs au sein des économies vulnérables en développement, dont beaucoup font partie des plus touchées par la pandémie de COVID-19. Dans le même temps, les initiatives de secours et de relèvement élaborées pour relancer les économies au lendemain de la pandémie constituent une occasion unique de garantir une reprise verte grâce à l’intégration des efforts d’adaptation dans les flux de financement public de milliers de milliards de dollars, éclipsant ainsi les sommes qui auraient autrement été consacrées à l’adaptation. De plus, le changement climatique et la pandémie partagent des similitudes frappantes : comme avec la pandémie, la crise liée au changement climatique est un problème systémique qui nécessite des interventions coordonnées aux niveaux mondial, national et local. Nombre des enseignements tirés de la gestion de la pandémie pourraient éclairer les modalités permettant d’améliorer la planification et le financement de l’adaptation au changement climatique.
En attendant, le changement climatique poursuit inlassablement son chemin vers un réchauffement de la planète. Comme souligné avec force dans le sixième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), publié en août 2021, certains effets sont désormais irréversibles. Cette année, de nombreuses régions du monde ont connu des répercussions inédites liées au changement climatique.
Les nouvelles estimations des coûts d’adaptation et des besoins de financement des pays en développement sont plus élevées que les années passées. L’examen des dernières estimations des coûts d’adaptation et des besoins de financement indiqués dans les soumissions des pays à l’intention de la CCNUCC a abouti à un certain nombre de conclusions significatives. Dans un premier temps, les estimations des coûts d’adaptation au changement climatique dans les pays en développement sont généralement plus élevées que celles indiquées dans les études antérieures. Cela vaut pour la deuxième moitié du siècle, si l’on se fie à des scénarios pessimistes, mais surtout pour les deux prochaines décennies, même dans le cadre de scénarios d’atténuation ambitieux.
Il est urgent d’élargir et d’augmenter davantage les fonds publics consacrés à l’adaptation, à la fois pour réaliser des investissements directs et pour surmonter les obstacles entravant les efforts d’adaptation du secteur privé.
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