Dans un contexte national miné par l’insécurité, la crise économique et la démobilisation sociale, une voix s’élève pour porter un projet ambitieux, lucide et profondément ancré dans la réalité haïtienne : Anviwònman Ka Ede (AKE).
En effet, cette initiative est portée par Jimmy Delisca, agronome, communicateur, militant écologiste et étudiant en master en gestion des risques et des catastrophes à l’université de Liège en Belgique.
À travers ce projet, Jimmy Delisca propose une réflexion structurée sur les forces et faiblesses environnementales du pays. Pendant tout le mois d’août 2025, 31 articles, un par jour, seront publiés pour explorer divers enjeux : biodiversité, déforestation, agriculture, transport en commun, gestion des déchets, pollution, transition énergétique, économie circulaire et bleue, entre autres.
« Le territoire haïtien demeure magnifique, riche en ressources naturelles, en paysages, en culture, en patrimoine. Chaque département recèle un potentiel réel. C’est déjà un moyen concret de contribuer au changement que nous appelons tous de nos vœux », affirme Delisca dans un message publié sur les réseaux.
Une pédagogie pour éveiller les consciences
Cette initiative ne se limite pas à un plaidoyer environnemental. Elle se veut avant tout un outil éducatif, un catalyseur de conscience citoyenne. Selon les propos de Jimmy Delisca lors d’une interview accordée à notre rédaction ce mercredi 23 juillet 2025: il faut impérativement intégrer l’Éducation Relative à l’Environnement (ERE) dans les écoles, sensibiliser les populations en zone urbaine comme rurale, et pousser l’État à adopter une feuille de route axée sur la durabilité.
« Apprendre un métier est essentiel. Mais l’exercer avec rigueur et éthique, au service de son pays, c’est là que commence le vrai changement », soutient-il lors de notre entretien.
Un engagement personnel sans soutien institutionnel
Portée sans financement externe, sans appui de l’État ni d’organismes partenaires, cette démarche repose entièrement sur la volonté de son initiateur. Une initiative citoyenne pure, née d’un sentiment d’urgence et d’un profond attachement à la terre natale.
« Je n’ai reçu aucun soutien jusqu’à présent. J’ai seulement pris cette initiative pour interpeller la population, l’État et les institutions concernées. Je considère que tous les Haïtiens sont concernés », ajoute-t-il.
Une campagne de sensibilisation tout au long d’août
Lancée officiellement sur les réseaux sociaux et par affiches, l’initiative débutera le 1er août 2025 et s’étendra jusqu’au 31 août. Chaque jour, un article proposera une analyse ou une piste d’action pour renforcer les capacités environnementales du pays.
Ce calendrier d’écriture s’inscrit comme un appel à l’action, une volonté de semer une prise de conscience collective autour d’enjeux cruciaux et souvent négligés. La date du lancement sur le terrain sera annoncée ultérieurement selon lui.
« Le développement exige de la conscience et de l’éveil. Avec une conscience patriotique et des actions concrètes, nous pouvons relever les défis environnementaux du pays. L’environnement peut aider. »
Jean Rony Poito PETIT FRERE