La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de cette année se déroule actuellement à Charm el-Cheikh, en Égypte. Le Centre des changements climatiques de la Communauté des Caraïbes, appelé encore 5C, s’adonne à maintenir l’introduction d’un mécanisme financier pour les pertes et préjudices en matière de financement accru pour l’adaptation.
Parmi ceux qui participent aux négociations de la COP 27, figurent les représentants de la Caraïbe qui se prononcent sur les pertes et dommages liés aux changements climatiques. «Il est important que, lorsque nous examinons les pertes et les préjudices, qu’il y ait un mécanisme financier via lequel le produit peut être accessible et que l’aide financière requise soit déposée dans la région et dans d’autres pays qui souffrent», a noté le Dr Mark Bynoe, directeur exécutif adjoint des 5C.
5C est l’organisme qui coordonne la réponse des Caraïbes au changement climatique, travaillant sur des solutions et des projets efficaces pour lutter contre ses impacts environnementaux et le réchauffement climatique.
Des provisions financières spécifiques pour les pertes et préjudices sont estimées comme singulièrement importantes pour les Petits États insulaires en développement (PEID) des Caraïbes, compte tenu de leur vulnérabilité à la variété des risques et menaces climatiques, inclus les ouragans et les sécheresses extrêmes – et à cause desquels ils ont subi des pertes en vies humaines et des millions de dollars de dommages ces dernières années.
« Les 100 milliards de dollars d’ici 2020, lorsqu’ils ont été convenus, étaient considérés comme le plancher. Il est maintenant considéré comme le plafond. Même les comptables les plus créatifs ont montré qu’ils n’y sont pas parvenus », a déclaré l’économiste environnemental sur le financement de l’adaptation à grande échelle. Il a reproché aux politiques leur manque de volonté.
Le dernier que nous avons vu du Climate Policy Institute est qu’ils s’élèvent à 83,3 milliards de dollars américains ; et cela inclut tout sous le soleil. Donc, même avec cela, vous constatez qu’il leur manque 17 milliards de dollars américains… Ils ont encore du chemin à parcourir, a-t-il ajouté.
« Le monde a cette somme d’argent. Nous n’avons qu’à regarder la guerre d’Ukraine… Nous voyons ce qui s’est passé durant le COVID-19 et nous avons vu ce qu’ils ont pu faire. Donc, ce n’est pas un manque d’argent, c’est un manque de désir », a critiqué Bynoe. Toujours selon l’exécutif des 5C, « il est également vital, une plus grande ambition de la part du monde développé de réduire les émissions qui alimentent le réchauffement climatique.
« Nous demandons aux pays développés de réduire leurs émissions de manière beaucoup plus agressive qu’ils ne l’ont fait et de suivre une voie qui nous permettra finalement tous d’être satisfaits de travailler vers le même objectif », a-t-il poursuivi. Il a expliqué que les pays développés ont essentiellement donné beaucoup de verbiage sur les problèmes liés à la réduction des émissions sans nécessairement s’y engager.
« Même s’ils se sont engagés, ils n’ont pas agi avec le même niveau d’empressement pour s’assurer que cela soit fait », a remarqué le directeur exécutif adjoint. Notre objectif, en fin de compte, est de 1,5 et ils arrivent actuellement à 2,7, voire 3,4 degrés Celsius de réchauffement. C’est nettement au-dessus de ce que nous voudrions être si nous voulons être derrière la courbe et atteindre le zéro net, a-t-il expliqué.
Les Caraïbes et d’autres PEID se sont engagés tout au long de l’année à faire reconnaître 1,5 degré Celsius comme objectif d’augmentation de la température mondiale et, par conséquent, comme déterminant des réductions d’émissions, compte tenu des enjeux pour eux. Leur cas a été soutenu par un rapport spécial sur le sujet, réalisé par la première autorité en matière de science du climat, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
Ce rapport du GIEC, « Réchauffement climatique de 1,5 degré Celsius », note la nécessité d’actions considérablement renforcées – de l’adaptation à l’atténuation – pour atteindre l’objectif de 1,5, qui, s’il est dépassé, aura des conséquences dévastatrices pour les Caraïbes et d’autres PEID, y compris des impacts qui présentent des défis pour les vies et les moyens de subsistance côtiers et ont des implications pour la prévalence des maladies, l’eau, la sécurité alimentaire et économique.
Le plafond de 1,5 fait également partie de l’Accord de Paris historique, qui reflète l’engagement mondial à « maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 28 °C au-dessus des niveaux préindustriels et à poursuivre les efforts pour limiter l’augmentation de la température à 1,5 degré Celsius au-dessus niveaux préindustriels ».
Cet article est traité par Woo-Jerry Mathurin à partir d’un communiqué de presse qui est une production diffusée par Panoscope, une série de Panos Caraïbes.