Les pays des Caraïbes sont en train de devenir des innovateurs en matière de financement climatique cette année, se montrant plus créatifs et plus directs dans les appels à compensation.
Les pays des Caraïbes sont en train de devenir des innovateurs en matière de financement climatique cette année, se montrant plus créatifs et plus directs dans les appels à compensation.
Alors que les négociations sont bloquées sur de nombreuses questions, un résultat clair de cette COP 27, dont la fin est prévue officiellement pour ce 18 novembre, peut se résumer au fait que les pays en développement ont pu faire entendre leur voix beaucoup plus fortement et ont pris les choses en main pour catalyser le financement climatique, les pertes et dommages, les objectifs d’atténuation et d’adaptation, la décarbonation, entre autres.
Alors qu’on s’approche des derniers jours des pourparlers sur le climat en Égypte, les pays les plus riches du monde, formant le G20, se sont réunis à Bali, en Indonésie, et leurs dirigeants ont publié la déclaration officielle de la réunion.
Un projet d’accord au sommet a été publié mercredi par la présidence de la COP26. Il reconnaît le rôle des combustibles fossiles dans la crise climatique, une première pour la Conférence annuelle des Parties sur le climat.
Le méthane, CH4, est formé d’un atome de carbone et de quatre d’hydrogène. « Constituant principal du gaz naturel, le méthane est présent dans tous les combustibles hydrocarbonés. Quand on met un kilo de méthane dans l’atmosphère, il piège, sur 100 ans, presque 30 fois plus de rayonnements que le CO2 », résume Philippe Bousquet. Résultat, « il est le deuxième gaz à avoir contribué au réchauffement climatique observé jusqu’ici.
Très peu de gens sont au courant que l’Accord de Paris ne renferme pas l’expression « combustibles fossiles ». En effet, il n’y a aucune mention du charbon, du pétrole et du gaz dans l’emblématique accord de 25 pages. Plus de 500 représentants de l’industrie des combustibles fossiles sont dans les couloirs des négociations à Glasgow, dont beaucoup ont été invités à se joindre aux délégations officielles du Canada, de la Russie et du Brésil.
Le charbon, le pétrole et le gaz ne sont pas mentionnés dans l’accord de Paris. De nombreux pays producteurs de combustibles fossiles veulent s’en tenir à parler des émissions plutôt que des sources d’énergie qui les sous-tendent. Et l’influence des lobbyistes de l’industrie est omniprésente.Au total, 27 pays ont inscrit des représentants des combustibles fossiles dans leur délégation officielle. Leur présence est suffisante pour influencer les décisions gouvernementales. « Ils n’ont pas besoin de dire quoi que ce soit, mais d’être là »
Le chef de l’ONU, António Guterres, a rencontré des ministres pour insuffler une certaine urgence aux pourparlers. « Nous ne pouvons pas nous contenter du plus petit dénominateur commun de l’action climatique », a-t-il tweeté . « J’appelle tous les pays à accroître leur ambition en matière d’atténuation, d’adaptation et de financement. »
Nous devons agir ici et maintenant. Plus tard sera trop tard. Le réchauffement climatique est un enjeu crucial susceptible de basculer la géopolitique mondiale, et subséquemment d’amplifier les troubles sociaux et économiques. Au nom de la solidarité et de la justice climatique et afin d’éviter des déséquilibres encore plus prononcés dans les pays en développement comme Haïti, il importe de changer résolument de paradigme dans le multilatéralisme climatique.