La sécheresse que connaissent ces derniers mois certaines zones du pays impacte la réserve d’eau, la production de nourritures, etc. Pour lutter contre, le gouvernement devrait adopter une politique de gestion du risque de sécheresse tout en s’intéressant au mode de gestion des bassins versants, recommande l’ancien ministre de l’Environnement, Joseph Ronald Toussaint.
Dans sa cartographie, Haïti compte de nombreuses zones sèches, telles que Côtes-de-Fer, Bainet (Sud-Est d’Haïti), Ouanaminthe, Fort-liberté (Nord-Est) et toute la côte sud. Les terres sont sèches et deviennent de plus en plus improductives. Cet état de sécheresse qui agit sur l’écosystème a pour conséquences une diminution de la quantité de denrées disponibles pour l’homme, une indisponibilité de fourrages pour nourrir les bêtes, une baisse du niveau de l’eau dans les lacs, etc., explique l’agronome Joseph Ronald Toussaint, qui intervenait à l’émission Haïti Climat diffusée tous les jeudis entre 9h et 10h sur radio Magik 9 (100.9 FM)
Le spécialiste en environnement précise que la sécheresse n’est pas uniquement l’absence de pluie ou de précipitations mais elle est alimentée par la dégradation des terres, l’érosion et la crise climatique. Joseph Ronald Toussaint en a profité pour critiquer le mode d’action de l’Etat qui n’est pas intégré dans un système de planification précis en vue de contrecarrer la sécheresse. « Ici, on donne l’impression d’évoluer au jour le jour et la sécheresse comme risque n’a pas l’attention qu’il faut », avance M. Toussaint.
Comme solution, l’ancien ministre de l’Environnement propose la prise en compte du risque de sécheresse, de mettre au centre de l’agenda de développement du pays la question de la gestion du risque de sécheresse. « Il faut des plans de lutte contre la sécheresse, des systèmes d’alertes précoces permettant de suivre l’évolution de la sécheresse », dit-il, mettant en garde la surexploitation des nappes phréatiques dans la plaine du Cul-de-Sac, « une exploitation anarchique des nappes phréatiques »,
M. Toussaint prévient que l’eau n’est nullement une ressource infinie. « Il faut une approche de durabilité qui prendrait en compte les eaux souterraines et aussi des programmes d’alimentation des nappes phréatiques pour une bonne gestion des bassins versants », soutient Joseph Ronald Toussaint.
Francesca Mintor