La Baie de Fort-Liberté est une baie fermée faisant partie des aires protégées du département du Nord-Est. Autrefois livrée à elle-même, elle est aujourd’hui sous surveillance des organisations locales de concert avec des institutions étatiques.
Aujourd’hui, grâce au travail et à la vigilance des associations de pêcheurs, de l’organisation FoProBiM et du ministère de l’Environnement, la baie jouit d’une certaine protection. Ces structures tentent de freiner la déforestation du site.
Le représentant de l’Agence Nationale des Aires Protégées (ANAP), qui fait aussi office de responsable du Parc Naturel National Trois Baies dans le Nord-Est, l’agronome Liauté Pierre précise que, de concert avec d’autres entités internationales, sa direction va continuer à travailler afin d’assurer la gestion du Parc.
« L’aire protégée du Nord-Est est établie sur 75 406 hectares et s’étend sur cinq communes du Nord et du Nord-Est, à savoir Limonade (Bord de mer), Caracol, Trou-du-Nord, Terrier-Rouge, Fort-Liberté et Ferrier. Le PN3B couvre quatre bassins versants qui sont la Grand’Rivière du Nord, Trou-du-Nord, Marion et la Rivière Jassa(Ouanaminthe) », informe agronome Pierre rappelant que l’un de leurs principaux objectifs est d’assurer la protection des palétuviers du Parc.
Selon le #1 de l’ANAP dans le Nord-est, des organisations et structures travaillant dans le secteur de l’environnement s’associent en vue d’œuvrer au bénéfice du PN3B, particulièrement la Baie de Fort-Liberté.
En ce qui a trait à cette baie, l’État par le biais de la direction départementale du ministère de l’Environnement, a pris diverses mesures afin d’en assurer la protection. Parmi ces dispositions citons, entre autres, la surveillance par rapport à la stratégie des pêcheurs, la formation des pêcheurs à travers des séances de sensibilisation, d’accompagnements stratégiques et autres.
« Compte tenu de l’importance de la Baie de Fort-Liberté pour l’écosystème, sa bonne gestion est une priorité. C’est pourquoi nous ne cessons de former et sensibiliser les pêcheurs ainsi que la population. Nous mettons aussi en place des projets devant faciliter une meilleure prise en charge de la population », a déclaré le responsable, l’agronome Luckin Charles, titulaire du ministère de l’Environnement dans le Nord-Est.
« L’un des projets mis sur pied pour revitaliser le Parc National des Trois Baies notamment la Baie de Fort Liberté est « l’Économie Bleue » bénéficiant du support du Fond International de Développement Agricole (FIDA) et piloté par l’État haïtien », a informé l’agronome Charles, donnant la garantie que d’autres initiatives vont suivre.
Dans cette bataille pour la protection de la Baie de Fort-Liberté, la population n’est pas en reste. En ce sens, Lisly Israël, responsable de l’Association des pêcheurs de Fort-Liberté a expliqué que des brigades nocturnes ont été créées pour tenter d’empêcher les paysans de continuer à couper les mangroves et les pêcheurs d’y pêcher la nuit.
« Vu que les autorités étatiques sont absentes du site, nous les pêcheurs qui avons de grands intérêts dans la baie, nous nous organisons pour assurer l’avenir des espèces qui s’y trouvent », a renchéri Israël qui se réjouit de cette contribution citoyenne.
« Grâce à ces efforts, nous pouvons dire haut et fort que l’on a fait échec aux destructeurs de l’environnement (l’écosystème) », s’est enthousiasmé le leader communautaire Lisly Israël.
Tout comme d’autres sites touristiques, dont le Fort Royal ainsi que la plage de Fort-Liberté, la Baie représente un potentiel énorme pour le développement de cette partie du territoire national situé dans le chef-lieu du département du Nord-Est.
Valéry FÉLIX
Une production d’ACLEDD avec le soutien financier de la Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL).