Environ un milliard de personnes sont touchées par l’insécurité alimentaire dans le monde. En Haïti, on est à près de cinq millions selon les données de la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA). 16 octobre, journée consacrée à l’alimentation dans le monde, était un prétexte pour réfléchir à la situation et proposer des pistes de solution.
Le 16 octobre était la Journée mondiale de l’alimentation dans le monde. Cette date a été choisie afin de sensibiliser et de mobiliser en faveur des personnes qui sont en situation d’insécurité alimentaire. En Haïti, la cause nous touche de très près car les données de la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA) ont révélé que près de cinq millions de personnes sont actuellement en insécurité alimentaire. Selon Jean Rusnel Étienne, spécialiste en agro-écologie, cette situation est due à une mauvaise répartition des richesses. « Les gens n’ont pas assez de moyens pour acheter les produits qui pourraient apporter le nombre de calories nécessaire à leur alimentation », affirme M. Étienne.
Le professeur à l’université estime qu’on est dans l’urgence de trouver un moyen pour nourrir correctement la population. L’idéal, selon lui, serait de mettre en place une politique publique adaptée à la question qui prendrait également en compte les générations à venir. « Nourrir correctement c’est aussi nourrir durablement. En ce sens, il faut pratiquer l’agro-écologie qui pourra nourrir tout le monde avec la prise en compte de la croissance démographique », prêche Jean Rusnel Étienne.
Malgré sa situation, le pays arrive à nourrir sa population jusqu’à 50% d’après le ministère de l’agriculture. Ainsi, le secrétaire exécutif de la Plateforme d’agro-écologie et de développement durable pense que si les problèmes sont posés à l’université par des experts en la matière, et avec l’agriculture familiale paysanne, l’agro-écologie comme discipline scientifique qui prend en considération la gestion durable d’un agro-écosystème, le cycle de l’eau, de l’azote et l’énergie solaire, on pourrait compenser les 50 % restant et atteindre un niveau d’autosuffisance.
Par ailleurs, en ce qui a trait à la question du changement climatique, le spécialiste en géographie prône une politique d’adaptation et de recherche afin de réduire les dégâts. « Si des recherches s’effectuaient au niveau de l’agriculture sur la question du changement climatique dans les facultés d’agronomie, le rendement pourrait s’élever à 60% et s’accroître graduellement », a soutenu Jean Rusnel Étienne.
« En pleine Journée mondiale de l’alimentation où près de cinq millions de personnes se retrouvent en situation d’insécurité alimentaire, un des plus grandes services que les ministère de l’Agriculture, de la Panification et la Primature pourraient rendre à la société c’est d’admettre qu’on a besoin d’une politique agricole, d’une politique publique qui prendra en considération l’agriculture familiale paysanne et qui met en avant la recherche afin de favoriser l’augmentation des rendements. Pour les 10 années à venir, on aura moins de personnes en insécurité alimentaire », a souhaité le professeur.
Francesca Mintor