Le chanteur Okyjems a parcouru la ville du Cap-Haïtien, du lundi 9 au samedi 14 mai 2022, dans le but de collecter des fonds pour gérer les ordures de la ville. Ce projet est baptisé « Kenbe Okap pwòp ».
Accompagné d’une camionnette sonorisée, le chanteur Okyjems, a parcouru la ville à pied avec une boîte en carton dans sa main gauche et un microphone dans sa main droite en chantant : « Je t’aime Cap-Haïtien », chanson du groupe Klass.
« Le pays nous appartient, n’attendez pas les dirigeants ! », a scandé le chanteur, dans sa campagne de sensibilisation et de collecte diffusée en live sur Facebook. L’artiste s’est adressé gentiment aux passants en leur demandant cinq ou dix gourdes pour ramasser les ordures dans la cité christophienne. Il remercie chaque personne qui met la main dans la boîte, avec une gentillesse égalant sa volonté de rendre propre sa ville natale.
La ville du Cap-Haïtien, comme la majeure partie du pays, croule sous les ordures. Revenu de l’étranger, Okyjems veut utiliser sa notoriété au profit de sa ville natale.
« Akon – [chanteur américain d’origine africaine] – l’a fait dans son pays [d’origine], pourquoi ne puis-je pas le faire ? », se demande l’artiste qui précise que ce mouvement est apolitique. « Ce n’est pas un mouvement politique, mais un mouvement social ; comme font beaucoup d’artistes dans leur pays. Si vous êtes politiciens, gardez votre aide pour votre famille ! », prévient-il.
L’artiste insiste en faisant savoir qu’il n’a aucun besoin de pouvoir, il ne cherche et ne veut rien. « S’il y a quelque chose que je cherche, c’est un lieu pour mettre les ordures », précise le chanteur de « Pou pèp la » (Pour le peuple).
La collecte des ordures constitue l’un des plus grands défis environnementaux du pays. Face à cette situation, Okyjems agit afin de réduire les déchets dans sa ville.
« Je pourrais rester chez moi comme les autres, mais je ne peux être indifférent face à l’insalubrité de la ville », arguant que sa présence dans le pays ne consiste pas seulement à visiter sa famille, mais aussi à essayer de contribuer. « Je ne peux pas être le fils de cette ville et la laisser dans cet état », avance l’initiateur de « Kenbe Okap pwòp ».
Il demande à ses détracteurs de mettre tous les différends de côté pour rejoindre la cause.
Okyjems promet la transparence aux personnes qui contribuent à la réalisation de ce projet. « Je ne peux pas vous voler. Vous le savez », garantit l’habitué des parcours carnavalesques. Il affiche les rapports journaliers sur sa page Facebook. « Je vous garantis cela : on fera du Cap-Haïtien une ville propre et belle », assure Okyjems qui relate que la ville du Cap n’a pas d’insécurité, il faut la débarrasser de ses déchets comme on la débarrasse des voleurs.
Le projet ne s’arrêtera pas à la phase pilote, une équipe est montée pour l’aider à le gérer et le pérenniser même en son absence. Passants, chauffeurs, élèves, businessman se sont tous impliqués en soutenant financièrement cette cause. Les personnes voulant participer à distance le faire via :
– Moncash : 31476659 (Félix Lunique)
– CashApp : $okyjems24
– Zelle : okyjems@yahoo.fr
Les équipements nécessaires au ramassage d’ordures sont aussi les bienvenus.
Cap-Haïtien croule sous les immondices. Cela est dû à la problématique de gestion de déchets que la Banque Interaméricaine de Développement (BID) à adresser par le biais de son financement à hauteur de $ 34 803 000, dont 33,5 millions de dollars américains sont déjà débloqués pour l’exécution du Projet de gestion de déchets solides dans le Grand Nord depuis 2018. L’organisation écologique, Écovert-Haïti, exige – dans un communiqué publié sur son site internet – la reddition de compte sur ces fonds.
Woo-Jerry Mathurin