Parmi une trentaine d’aires protégées que possède Haïti, treize (13) sont localisées dans le sud dont neuf (9) aires marines protégées (AMP). La plupart possèdent, dans leur environnement, des récifs coralliens, des herbiers et des mangroves. Si dans certains de ses espaces marines protégés, une prise de conscience est naissante du côté de la population, du côté de l’État, les initiatives pour leur gestion sont inexistantes, ce qui donne aux populations vulnérables de ces lieux, un prétexte pour envahir tout le complexe protégeant ces AMP.
C’est le cas de la population de « Nan Sab », une localité située à Baie-du-Mesle (Grande Baie du Mesle), deuxième section communale de la commune de Saint-Louis du Sud. Là-bas, il n’y a ni une gestion stricte de l’État, ni une cogestion avec les entités des lieux comme les associations de pêcheurs ou autres. Les actions des riverains vis-à-vis de l’aire marine protégée de Saint-Louis constituent de véritables menaces directement ou indirectement.
D’un côté, la population effectue une pêche traditionnelle ne respectant aucune norme. Cette pêche capture tout ce qu’elle trouve. Les alevins ainsi que les herbiers qui servent de nourriture et d’espace de ponte pour les poissons, les crustacés et les mollusques. Ils détruisent aussi les récifs coralliens et les mangroves, qui offrent aussi aux espèces marines habitat, nourriture et zone de ponte.
De manière indirecte, les gens agissent de manière néfaste sur les AMP en détruisant les arbres se trouvant dans la section communale de Baie-du-Mesle. Cette destruction de la flore des lieux prolifère, la présence de gaz carbonique dans l’air qui renforce les gaz à effet de serre qui crée la maladie du blanchiment des coraux. À défaut de l’implication de l’État, certains responsables d’associations de pêcheurs ou de protecteurs des écosystèmes marins des lieux tentent de sensibiliser les habitants de « Nan sab », mais à chaque fois, ils disent ne pas avoir d’autres possibilités.
Et pour vous faire une idée précise du mode de vie des riverains aux abords de l’aire marine protégée de Saint-Louis du Sud, et ainsi mettre le projecteur sur leur implication dans sa protection, nous vous invitons à suivre ce podcast financé par ACLEDD grâce au support financier de la FOKAL (FONDASYON KONESANS AK LIBETE).
Jordany Junior Verdieu
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