Lancés il y deux ans (décembre 2018), les travaux de rénovation de Port-de-Paix n’ont apportés que très peu de solutions aux problèmes environnementaux auxquels fait face cette ville côtière.
« Dès qu’il commence à pleuvoir, nous sommes obligés de fermer. Il n’y a plus de personnes. Les gens n’osent même pas sortir à cause du niveau des eaux qui occupent les deux principales rues de la ville (rue Sténio Vincent et rue Dumarsais Estimé) », déplore cette femme dans la vingtaine propriétaire d’un restaurant très fréquenté au centre-ville.
Ne disposant pas d’un budget suffisant, le directeur général des Travaux Publics Transport et Communication (TPTC) pour le département Oracius Joseph Anghelo reconnaît que les cas d’inondations sont très fréquentes à Port-de-Paix. Cependant, en charge de la plupart des travaux dans le Nord’Ouest, la direction du TPTC par faute de moyens à sa disposition se résulte à faire l’essentiel. L’installation de murs protection des sols, la construction de 3 dégraveurs dans les zones « Grigri » et « La Coupe » demeurent autant de mesures auxquelles se sont recourues l’instance des Travaux Publics pour prévenir des dégâts et ainsi assurer la sécurité des résidents de cette commune.
Toutefois, quant à la cohésion au niveau des mesures de prévention et de protection de l’environnement, le responsable du TPTC fustige la nonchalance des autorités de la mairie et du ministère de l’environnement qui ne jouent pas très bien leur rôle, notamment la supervision des constructions et la vigilance au niveau des sites ou des espaces à protéger.
Pour Carlin Michel et Jules Rodlin, respectivement directeur de la mairie de Port-de-Paix et chef de la section urbaniste, le problème de l’environnement revêt bien d’autres aspects. L’incapacité de la mairie à couvrir toutes les zones à risque afin d’interdire ou de prévenir des précautions à prendre dans la construction des maisons ne devrait pas émaner de la simple bonne volonté du maire.
« Le manque de matériels et de ressources pour assurer notre devoir d’inspection et de supervision constitue notre plus gros handicap », a précisé le chef de l’urbaniste
« Nous restons ouverts et très collaboratifs. Assainir et protéger relève plus d’une synergie que le simple travail du ministère de l’environnement », des propos que le jeune directeur Luckner Noël a semblé très convaincu de leur fondement même quand il fonctionne dans une direction départemental qui ne comptent 5 individus.(1 directeur, 1 agronome, 1 comptable, 1 commis administratif et 1 chauffeur).
En lieu et en place de cette carence de mesures pour protéger l’environnement dans le Nord’Ouest, l’application d’un plan d’aménagement des bassins versants (Morne Hôpital, Morne Démélus, Nan Aman), et d’une politique prévoyant de diminuer la pression sur les sols cultivables, semblent les meilleurs atouts dont disposent les autorités de cette zone pour freiner l’urbanisation incontrôlée et amoindrir ses conséquences sur le climat.
Kepsen Monestime