Trois ans après le début de la pandémie de COVID-19, les dirigeants du monde entier se réunissent à Doha, au Qatar, du 5 au 9 mars, pour faire en sorte que les besoins des pays moins avancés (PMA) deviennent la priorité de l’action mondiale.
À l’occasion du Sommet des dirigeants des pays les moins avancés, le samedi 4 mars 2023, vingt-quatre heures avant la séance plénière d’ouverture, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, dans son allocution, a pris fait et cause pour les pays moins avancés dont les progrès vers les objectifs de développement durable – à commencer par l’éradication de l’extrême pauvreté et l’élimination de la faim – représentent, selon lui, bien plus que des lignes sur un graphique menant à 2030.
« C’est une question de vie ou de mort et il est inacceptable que vous soyez freiné par des processus et des décisions qui se prennent bien au-delà de vos frontières », a martelé le Secrétaire général des Nations Unies sur l’estrade du Qatar National Convention Center (QNCC).
« Nous continuerons par ailleurs à faire pression pour obtenir les ressources déjà promises destinées à l’adaptation aux changements climatiques, à une transition énergétique juste et au fonds pour les pertes et dommages, ainsi qu’à la mise en place de systèmes d’alerte précoce pour chaque personne d’ici 2027 face aux risques des catastrophes naturelles », a poursuivi Antonio Guterres mettant en garde contre la destruction des forêts, l’exploitation à l’excès des stocks de poissons ou l’utilisation des combustibles fossiles dans une perspective de croissance du produit intérieur brut (PIB).
Pour le patron de l’ONU, les pays moins avancés sont sur le front pour combattre une catastrophe climatique qu’ils n’ont rien fait pour provoquer alors que le coût du capital est exorbitant et le soutien financier qu’ils reçoivent pour atténuer et s’adapter à la destruction représente une goutte d’eau dans l’océan. « Pendant ce temps, les grandes économies continuent de chauffer notre planète et de cracher des émissions de gaz à effet de serre à des taux record. »
« Les géants des combustibles fossiles engrangent d’énormes profits, tandis que des millions de personnes dans vos pays ne peuvent pas mettre de la nourriture sur la table », fait remarquer Antonio Guterres indiquant combien l’apaisement de la crise du coût de la vie devient chaque jour plus difficile, à cause notamment de la guerre en Ukraine responsable de l’accélération de la hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires.
Ajoutez les impacts des conflits, des sécheresses, de la faim et de l’extrême pauvreté, et le résultat devient une tempête parfaite pour perpétuer la pauvreté et l’injustice.
« Nous devons mettre fin à cette tempête. Mais nous devons reconnaître que pour mettre fin à cette tempête, nous avons besoin d’investissements massifs et soutenus et que les pays les moins avancés ont besoin et méritent un soutien financier et économique massif », plaide le Secrétaire général de l’ONU, chaudement applaudi au terme de son allocution par les chefs d’État et de gouvernement des quelque 46 pays moins avancés présents au QNCC, avant de les rejoindre pour la traditionnelle prise de photo officielle.