La cinquième table ronde thématique de haut niveau organisée au Qatar dans le cadre de la cinquième Conférence des Nations Unies pour les pays moins avancés (PMA) s’est tenue le mardi 7 mars 2023 sur le thème: « Lutter contre les changements climatiques et soutenir l’environnement ».
Pour les pays les moins avancés confrontés aux changements climatiques et à la dégradation de l’environnement, ce sont les fonds qui manquent le plus. Globalement, pour la plupart des PMA, les fonds promis se sont raréfiés.
En effet, le Président des Seychelles, intervenant à cette cinquième table ronde thématique, n’est pas passé par quatre chemins pour parler d’hypocrisie de la communauté des donateurs qui promet, depuis fort longtemps, d’aider les pays en développement, notamment les PMA, en leur fournissant les fonds nécessaires pour le financement des efforts de lutte contre les changements climatiques et la dégradation de l’environnement.
Il faudrait également, a plaidé le Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), que les PMA préparent des plans nationaux d’adaptation. Selon Simon Stiell, seulement 18 PMA sur un total de 46 disposent d’un tel plan qui normalement ouvrirait la porte aux financements multilatéraux. « Le Secrétariat de la Convention-cadre entend aider les autres PMA à élaborer leur plan avant la COP28 prévue en fin d’année », a-t-il promis.
À noter qu’Haïti dispose déjà d’un tel instrument et il a été validé par le Premier ministre Ariel Henry en date du 8 décembre 2022, à l’occasion de la journée mondiale du climat.
Par ailleurs, le représentant du Singapour a assuré que son pays partage déjà son expertise en matière climatique avec 32 PMA à travers le monde.
La Secrétaire d’État auprès de la Ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux de la France, Mme Chrysoula Zacharopoulou, a pourtant constaté que pour les PMA, « l’état d’urgence environnementale est déjà là ».
Depuis l’Accord de Paris en 2015, la France a quadruplé ses fonds d’adaptation, a-t-elle relevé, précisant que le pays fournit près de 10% des fonds mondiaux dédiés à l’adaptation, alors qu’il n’est responsable que de 3% des émissions de gaz à effet de serre depuis la révolution industrielle. Elle a évoqué d’autres engagements qui seront pris lors du sommet prévu à Paris les 22 et 23 juin prochain pour mettre en place un nouveau pacte financier avec les pays du Sud.
Au cours de la dernière Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), la COP27, qui s’est tenue à Charm el-Cheikh en novembre dernier, les délégations ont décidé de créer un fonds dédié aux pertes et préjudices subis par les pays vulnérables durement touchés par les inondations, les sécheresses et autres catastrophes climatiques.
En attendant la COP28 fin 2023, des questions subsistent: qui devra cotiser au fonds et quels pays en bénéficieront? Créé en 2010, le Fonds vert pour le climat ambitionnait de mobiliser 100 milliards de dollars d’ici à 2020. En octobre 2015, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) évaluait à 61,8 milliards de dollars les financements publics et privés mobilisés en 2014 par les pays développés à l’appui d’actions climatiques dans les pays en développement, afin de remplir l’engagement pris à Cancun. En octobre 2019, 25 pays donateurs du Fonds vert se réunissaient à Paris pour constater les promesses non tenues et prolonger l’engagement jusqu’en 2023.