C’est autour du thème « Les espèces en voie de disparition: quels impacts sur la biodiversité ? », que l’équipe de l’émission Haïti-Climat a reçu, le jeudi 5 mai 2022, l’ingénieur-agronome Michelet Louis qui est aussi spécialiste en gestion des ressources naturelles et directeur de la section »Biodiversité’ au ministère de l’Environnement. L’invité a énoncé certaines espèces en voie de disparition, les causes et les conséquences de leur extinction. Il a notamment précisé le rôle de la biodiversité.
«Si la biodiversité est menacée, c’est la vie de l’homme qui est menacée», a rappelé d’entrée de jeu l’ingénieur-agronome Michelet Louis, qui a montré l’importance de celle-ci dans le fonctionnement des êtres humains sur la terre. Selon lui, la menace de la biodiversité est autant à craindre pour l’homme. Pour illustrer sa thèse, il a évoqué certains des rôles de la biodiversité qui sont de grande nécessité pour l’existence de l’homme.
«Sans la biodiversité, la vie sur terre serait presque impossible.L’oxygène qu’on respire en découle à travers les plantes, les océans. La biodiversité régularise le climat en absorbant du gaz carbonique. De plus, l’épuration de l’eau revient de la fonction de la biodiversité. L’agriculture provient de différentes espèces du milieu naturel pour nourrir l’homme. La biodiversité est la base de l’alimentation de l’homme», a expliqué Michelet Louis.
En Haïti, nombreuses sont les espèces, que ce soit au niveau des plantes et des animaux qui sont menacés, a fait savoir le spécialiste en gestion des ressources naturelles. Des espèces comme Zagouti, Nen long, Serpentier, et autres sont parmi un ensemble d’espèces en voie de disparition en Haïti. Une plante comme « Kadav gate », plante à propriété médicinale et culturelle est aussi menacée. Suivant le spécialiste en gestion des ressources naturelles, ces espèces sont menacées, soit par rapport à leur milieu ambiant, par ignorance, par manque d’information ou encore par surexploitation.
Un cursus sur la promotion des jardins scolaires?
Selon Michelet Louis, la responsabilité du ministère de l’Environnement est de donner des orientations pour pouvoir impliquer un ensemble de partenaires. «La question debiodiversité est l’affaire de plusieurs secteurs», rappelle-t-il, annonçant que le ministère de l’Environnement (MDE) a un plan de stratégies nationales et un ensemble de cibles définies à atteindre d’ici 2030 pour arriver à renverser la perte de la biodiversité dans le pays.
Dans une perspective de conservation de la biodiversité et de restauration de l’environnement, le MDE entend travailler de concert avec le ministère de l’Éducation nationale sur un projet d’éducation environnementale dans le but de promouvoir des jardins scolaires, a-t-il indiqué. Selon M. Louis, les deux institutions commencent déjà à travailler sur un programme dans lequel le cursus scolaire des élèves, des étudiants, à différents niveaux, contiendra des cours à dispenser pour commencer à développer des « éco-citoyens ».
«Ce qui aidera beaucoup à donner une autre image du pays sur le plan environnemental», croit savoir Michelet Louis. Le changement climatique ne serait pas sans effet sur les espèces. L’augmentation de la température par exemple pourrait empêcher certaines plantes et animaux de s’adapter. Ce qui pourrait aussi modifier le comportement de certaines espèces, comme la période de floraison de certaines plantes et de reproduction de certains animaux.
Toutefois, il existe certaines espèces qui sont capables de s’adapter au réchauffement climatique. «Ceux qui n’arrivent pas à s’adapter finiront par disparaître», a-t-il indiqué. La disparition des espèces n’est pas nouvelle. D’après le spécialiste, des espèces disparaissaient bien avant de manière naturelle. Pourtant, de nos jours, ce sont les actions de l’homme qui sont à l’origine de leur disparition. De même, que c’est aux êtres humains d’agir pour remédier à la situation.
«Il revient maintenant aux institutions concernées et à chaque citoyen de poser des actions qui ne porteront pas préjudice à un ensemble d’espèces», conseille le spécialiste en gestion des ressources naturelles. Protéger l’environnement, protéger les espèces, révèle de la responsabilité de tout un chacun. Responsabiliser tout le monde nécessite cependant à susciter l’intérêt.
«Un grand travail de sensibilisation doit s’effectuer au niveau des décideurs et des utilisateurs qui exploitent les ressources biologiques», appelle le Directeur de la biodiversité au MDE qui à travers sa direction de »Biodiversité » dit s’engager déjà sur cette voie. Mais ça prendra du temps, a fait savoir le directeur. En dépit du fait que l’environnement soit dégradé, le spécialiste croit que tout n’est pas perdu. «Il y a possibilité de restaurer l’image du pays sur le plan environnemental», espère-t-il.
Jusly FELIX