Depuis 2012, le 21 mars est consacré à la journée mondiale des forêts par les Nations unies. Cette année, elle est célébrée autour du thème : « Forêts et innovation : de nouvelles solutions pour un monde meilleur ». Les forêts sont d’une importance vitale en ce sens qu’avec leurs composantes, elles sont essentielles au maintien de la qualité de l’air, de la vie et de la bonne santé de nous tous.
Cette année, la journée du 21 mars est célébrée en Haïti sans tambour ni trompette. Pas un communiqué de presse émanant des autorités étatiques pour marquer cette journée. Ce ne serait pas du luxe vu qu’Haïti est l’un des pays au monde disposant d’une faible couverture forestière. On parle couramment de moins de 2% de couverture forestière pour l’ensemble du pays.
Pour l’occasion, le message de l’association ACLEDD – Action pour le Climat l’Environnement et le Développement Durable – est le suivant : « Engageons-nous dans la lutte pour la réduction du déboisement et la dégradation des forêts. La restauration des forêts et la gestion durable des forêts sont autant de voies essentielles pour atteindre les objectifs mondiaux de 2030 ».
En Haïti, la journée mondiale internationale des forêts version 2023 a été marquée par des incendies de forêt dévastateurs de plusieurs semaines dans les parcs nationaux naturels de la Forêt des Pins, dans le massif de la Selle, de Macaya et dans le massif de la Hotte.
Des évaluations ont fait état à l’époque de 307,7 hectares touchés par les feux de forêts. Les feux se sont étendus sur quatre départements du pays, quatre communes et 14 sections communales, notamment Camp Perrin, Pestel, Beaumont, Roseau et Duchiti. Aucune victime en vie humaine n’était à déplorer.
Haïti n’était pas le seul pays à subir les impacts dévastateurs de ces incendies de forêt. À cause des effets du changement climatique, plusieurs pays font face de plus en plus aux feux de forêt qui éclatent et se propagent sur des kilomètres, emportant tout ou presque sur leur passage.
Ce qui signifie que la vulnérabilité de nos écosystèmes forestiers est susceptible de s’accroître avec les changements climatiques dans la mesure où l’on peut s’attendre à ce que certains événements météorologiques extrêmes comme la sécheresse deviennent plus fréquents, plus répandus et plus intenses. Haïti devra redoubler d’efforts pour réduire les risques et limiter les dégâts.
En effet, chaque année, une bonne partie de la Forêt des Pins s’enflamme pendant la grande période de sécheresse que connaît le pays et les fortes températures liées au changement climatique. Et aussi les actions néfastes de certains exploitants voulant récupérer des espaces pour leurs activités personnelles.
Le Parc national Macaya et la Forêt des Pins sont considérés comme des espaces environnementaux faisant partie des réserves de la biosphère d’Haïti et même de la Caraïbe. Abritant de nombreuses espèces rares de plantes et d’animaux, ces aires dites protégées sont nécessaires à la sauvegarde de notre biodiversité. Leur destruction serait un coup dur pour les populations qui en dépendent directement et pour le pays en général.
En cette année 2024, ACLEDD appelle la population locale à faire preuve de solidarité et à se mobiliser dans la lutte contre les incendies de forêt, cette dernière étant vitale pour la santé humaine, la protection de l’environnement et la gestion des ressources naturelles.
Patrick Saint-Pré
Découvrez un état des lieux des forêts en Haïti en écoutant le Podscast réalisé par Haiti Climat avec l’ex ministre de l’Environnement, Joseph Ronald TOUSSAINT, sur cette ressource essentielle à la vie des êtres vivants et à la conservation de la nature.