À l’initiative de la direction Changement Climatique (DCC) du Ministère de l’Environnement (MDE), à travers le projet CBIT-HAÏTI, un atelier de formation de quatre jours a été organisé autour du thème « Renforcement des capacités des experts sur le suivi et la mise en œuvre des mesures d’adaptation et d’atténuation dans la CDN » du 1er au 4 juillet 2024 à Pétion-ville.
Dans le cadre du respect des engagements pris au niveau de l’Accord de Paris, paraphé en 2016 par les parties prenantes, tout un ensemble de mesures ont été annoncées afin de limiter le réchauffement de la planète à de 2o Celsius d’ici 2030. Compte tenu du niveau de développement de chaque État partie et aussi du niveau d’implication dans le réchauffement climatique tel que l’on peut le constater présentement, certains pays n’auront ni la capacité économique ni technique pour pouvoir mettre en place toutes les structures pouvant les aider à atteindre les objectifs fixés.
Haïti, en dépit de sa faible contribution en matière d’émission de Gaz à Effet de Serre (GES) au niveau mondial, a présenté ses priorités dans sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN) mais ne dispose pas de ressources nécessaires pour y parvenir. En effet, en vue de renforcer les capacités des institutions nationales, le Ministère de l’Environnement a été désigné comme le partenaire d’exécution du projet CBIT-HAITI dont l’objectif principal est, selon Me Jean Idonal CAZE, son Coordonnateur national, « d’établir un système national de Mesure, de Notification et de Vérification (MNV) qui permettra de suivre les émissions de GES et l’impact des mesures d’atténuation, ainsi que des indicateurs dans le cadre du système de suivi et d’évaluation de l’adaptation. Ces systèmes serviront à suivre la Contribution Déterminée au niveau National (CDN) conformément aux exigences du Cadre de Transparence Renforcée (CTR) tel que décrit à l’article 13 de l’Accord de Paris ».
Entre autres objectifs, cette formation vise à fournir aux participants, des experts des Ministères sectoriels : (Ministère des Travaux publics du Transport et des Communications, le Ministère de l’Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement rural…) ; les universités publiques et privées : Université d’Etat d’Haïti (FDS, FAMV, Campus Henri Christophe de Limonade), Université Quisqueya, ISTEAH, parties prenantes qui seront impliqués dans le mise en œuvre du nouveau système MRV national, des outils nécessaires pour déterminer les projections d’émissions de Gaz à effet de serre (GES), à travers des méthodologies sectorielles tout en utilisant des modèles existants.
Au cours de ces quatre journées, les participants ont pu se familiariser au Cadre de Transparence Améliorer (CTR) ainsi que les techniques qui leur permettront d’identifier les indicateurs appropriés pour le suivi et l’évaluation de la CDN, rappelle le Dr Constantin Joseph, formateur et spécialiste en gestion des ressources naturelles et de l’environnement.
Il a été aussi l’occasion pour Martina Duncan, Experte internationale principale, spécialiste en météorologie et en gestion des ressources naturelles et de l’environnement, de présenter les Lignes directrices 2006 du Groupe d’Expert Intergouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC), le logiciel que le GIEC a développé ainsi que les mises à jour. Des séances pratiques ont été réalisées portant également sur la manière de compiler des inventaires des GES pour les secteurs de l’énergie, l’industrie, les déchets y compris l’agriculture, la foresterie et autres utilisations des terres (AFAT).
Pour permettre aux récipiendaires de mieux aborder les défis auxquels ils auront à faire face dans le cadre de leurs interventions respectives, Monsieur Joseph leur a présenté l’ensemble des priorités en matière d’adaptation liées au changement climatique et au contexte politique national. Aussi ont-ils été introduits aux étapes à suivre dans la conception d’un cadre de suivi et d’évaluation de l’adaptation.
Le projet CBIT-Haïti, (CBIT, acronyme anglais pour « Capacity Building Initiative for Transparency »), renforcement des capacités des institutions nationales en vue de répondre aux exigences du Cadre de Transparence Renforcée (ETF, de l’anglais : Enhanced Transparency Framework) a été approuvé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), avec l’appui technique du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Remixon Guillaume