Les inondations massives, les incendies de forêt dévastateurs et la montée des eaux, ainsi que les innombrables vies que ces catastrophes tuent et les moyens de subsistance qu’elles mettent à mal, sont des réalités auxquelles de nombreuses nations sont déjà confrontées.
Les voix de celles et ceux qui sont en première ligne du changement climatique et de ses impacts étaient au centre du début de la deuxième semaine de la COP26, qui a mis l’accent lundi sur « l’adaptation, les pertes et les dommages », alors que les pays développés ont promis d’aider financièrement les pays en développement à affronter les effets du changement climatique.
« Nous ne saurons jamais quand la marée montera et avalera nos maisons. Nos cultures, nos langues et nos traditions seront emportées par l’océan. Quand vous dites d’ici 2030 à 2050, comment pouvez-vous avoir des échéances dans 9 à 29 ans alors que mon peuple a prouvé que nous devons agir maintenant et ne plus perdre de temps », a déclaré une militante de Papouasie-Nouvelle-Guinée, une nation insulaire située dans le sud-ouest du Pacifique…
Pertes et dommages
Le terme « pertes et dommages » est utilisé dans le processus de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) pour désigner les dommages causés par le changement climatique causé par l’être humain.
Cependant, la réponse appropriée à cette question a été contestée depuis l’adoption de la Convention.
L’établissement de la responsabilité et de l’indemnisation pour les pertes et dommages est un objectif de longue date pour les pays vulnérables et en développement de l’Alliance des petits États insulaires et du Groupe des pays les moins avancés lors des négociations. Les pays développés ont résisté pendant des années aux appels à une discussion appropriée de la question.
« Six ans après l’Accord de Paris, qui a son propre article sur les pertes et dommages, les petits pays doivent encore se battre pour avoir un point à l’ordre du jour à ce sujet à la COP », a déclaré un représentant de l’ONG Climate International lors d’une conférence de presse.
L’autre grand thème du jour; l’adaptation, comporte également un enjeu financier. Les dirigeants des petits États insulaires en développement ont clairement indiqué que les engagements de la semaine dernière sur les forêts, l’agriculture, le financement privé et d’autres questions n’étaient toujours pas suffisants.
« Nous nous félicitons des nouveaux engagements pris la semaine dernière, mais avec tout le respect que je dois pour être honnête, je ne peux ressentir aucune excitation pour eux… Plusieurs nouveaux engagements manquent, et d’autres se sont présentés avec des engagements insuffisants », a déclaré Frank Bainimarama, le Premier ministre des Fidji.
La promesse rompue
L’annonce de la semaine dernière selon laquelle la promesse de 100 milliards de dollars par an pour les initiatives de financement climatique dans les pays en développement serait à nouveau retardée planait sur la conférence lundi.
« Les pays développés nous font défaut. Ce sont eux qui ont les ressources et la technologie pour faire la différence, mais ils ont laissé tomber le potentiel d’énergie propre et d’adaptation en ne respectant pas l’engagement de 100 milliards de dollars pendant deux années consécutives… Nous, les plus vulnérables on nous dit d’attendre 2023 », a déploré M. Bainimarama.
« Le changement climatique pour nous dans les îles n’est pas une chose abstraite. C’est réel et c’est vécu chaque jour et si l’atténuation est un marathon qui nous amène à cet objectif de 1,5 degré Celsius, l’adaptation est le sprint alors que nous luttons contre les impacts et l’urgence de protéger la vie et les moyens de subsistance », a-t-il souligné.