En marge de la COP 27 qui se déroule à Charm El-Cheikh en Égypte, le Kenya a choisi délibérément de pas exploiter ses gisements de pétrole. Pour un ensemble d’observateurs et activistes climatiques, il s’agit du signal politique le plus significatif envoyé par le Kenya, qui est devenu un «ami» de la Beyond Oil and Gas Alliance (Boga). La première nation africaine à le faire.
« Nous avons des gisements [de pétrole] avérés », a déclaré le conseiller de la présidence kenyane pour le climat, Ali Mohammed, « mais le gouvernement kenyan a fait un choix délibéré [de ne pas les exploiter] ».
L’enthousiasme du Kenya pour les énergies renouvelables le distingue des autres pays du continent africain comme le Sénégal, le Nigeria et le Mozambique, qui considèrent le gaz comme essentiel à leur développement économique.
Malgré tous les discours sur l’élimination progressive du pétrole et du gaz, seule une poignée de pays s’engagent à interdire ou à réduire leur production. Ce ne sont généralement pas ceux qui foraient beaucoup (ou pas du tout) au départ.
Mercredi, le Portugal et l’État de Washington ont rejoint la Beyond Oil and Gas Alliance (Boga). Cela porte le noyau des membres à six gouvernements nationaux et quatre gouvernements infranationaux (le Groenland comptant deux fois dans le cadre du Danemark).
Contre toute attente, le Costa Rica, membre fondateur, a pris ses distances avec l’initiative, et le soutien de la Suède est incertain après son virage totalement à droite.
Avec l’argent fourni par la fondation Sequoia, Boga a lancé un fonds d’amorçage de 10 millions d’euros pour aider les pays en développement à amorcer leur transition juste au-delà de la production de pétrole et de gaz.
Après que des journalistes aient demandé où se trouvait le Costa Rica et pourquoi aucun grand producteur de pétrole et de gaz n’a rejoint l’initiative, le modérateur danois a déclaré « ce n’est pas une conférence de presse » et s’est tourné vers la société civile.
Un militant écologique a mis la France sur la sellette au sujet du controversé oléoduc Ouganda-Tanzanie de Total, forçant l’ambassadeur Stéphane Crouzat à faire la promesse que la France ne fournirait pas de subventions à l’exportation pour ce projet.
PSP/HC/COP 27