Pour la toute première fois dans l’histoire des négociations des Nations Unies sur le climat, le financement des pertes et dommages liés aux changements climatiques est à l’ordre du jour. C’est un moment historique. Les petites nations insulaires soulèvent cette question depuis plus de 30 ans, et c’est maintenant devenu une réalité à la suite d’une poussée concertée des pays en développement et de la société civile.
Le calendrier de mise en place d’un mécanisme de financement des pertes et dommages ne peut être retardé jusqu’en 2024, les communautés en première ligne étant témoins d’une dévastation climatique croissante chaque mois qui passe, insistent les instigateurs de cette poussée historique.
« La COP 27 est une COP africaine où le discours dominant du Nord doit être remis en question et les voix appelant à la justice climatique affirmées. Le Sud doit saisir cette opportunité pour consolider sa position unie pour demander des comptes à ceux qui sont en grande partie responsables des catastrophes climatiques qui ravagent nos communautés vulnérables », a affirmé Ahmed El Droubi, responsable des campagnes pour Greenpeace Afrique du Nord et Moyen-Orient.
La justice climatique peut être servie lors de cette COP grâce à la création d’un mécanisme de financement des pertes et dommages, doublant au moins le financement de l’adaptation sous forme de subventions plutôt que de prêts et de solides engagements pour une élimination progressive des combustibles fossiles conformément au scénario 1.5 degré, a-t-il fait savoir. Enfin, la justice climatique ne peut se faire sans justice politique, économique et sociale.
La COP 27 en Égypte doit apprendre des erreurs qui ont miné la COP 26 à Glasgow. Pour qu’elle soit une COP africain réussie, les priorités des pays en développement doivent être prises en compte sur le devant de la scène, a souligné Mohamed Adow, fondateur et directeur de PowerShift Africa, ajoutant que nous ne pouvons pas prétendre nous attaquer à la crise climatique si nous ne faisons cas des questions telles que les pertes et les dommages.
Nous sommes sur le continent où les pertes et les dommages sont une réalité, pense-t-il. «Il n’est pas trop tard pour que cette COP livre pour l’Afrique et le monde en développement là où d’autres conférences ont échoué. Mais nous ne pouvons plus esquiver cette question vitale », a ajouté Mohamed Adow, fondateur et directeur de PowerShift Africa.
Haïti a fait de cette question de pertes et dommages l’une de ses priorités lors des négociations durant la COP 27. « Les pertes et préjudices liés aux effets néfastes des changements climatiques sont susceptibles de porter préjudice à la stabilité politique et socio-économique du pays et devraient donc être intégrés dans tous les programmes d’action contre le changement climatique », avait alors averti le ministère de l’Environnement, James Cadet dans un document officiel publié en amont de la COP 27 et qui fixe la position du pays.
Sur ce point, Haïti a adopté la position suivante : « N’ayant pas les moyens financiers pour y faire face, Haïti souhaite vivement un renforcement du mécanisme international de Varsovie relatif aux pertes et préjudices liés aux incidences négatives des changements climatiques et mécanisme financier dédié aux pertes et préjudices liés aux changements climatiques ».
PSP/HC/COP 27