L’Action pour le Climat l’Environnement et le Développement Durable (ACLEDD) et la plateforme multimédia Haïti Climat ont distinguées des personnalités et organisations travaillant pour la sauvegarde de l’environnement lors de la première édition du gala de l’Environnement et du Climat organisée le 22 décembre 2020 à l’hôtel Royal Oasis de Pétion-Ville.
Durant cette première édition, le « Prix de la médaille verte » a été décerné au Jardin botanique des Cayes, la réserve écologique Wynne Farm, la Fondasyon Konesans ak Libète (FOKAL), René Durocher et le Dr Kénel Délusca pour leur contribution et leur engagement dans la lutte contre la dégradation environnementale et le changement climatique.
Plusieurs autres institutions et journalistes ont été aussi distingués à cette occasion pour leur contribution à la promotion de l’environnement et du climat en Haïti. En font partie, l’institut Panos Caraïbes, le Groupe Nouvelliste, Jean Phares Jérôme, Lovelie Stanley Numa et Jodherson Cadet.
Haïti peut s’adapter au changement climatique en faisant tout d’abord de l’adaptation une priorité pour le développement national. Une priorité qui doit se traduire clairement dans le budget national. « Les actions de développement doit tenir compte des risques climatiques », affirme Dr Kénel Délusca, l’un des récipiendaires du « Prix de la médaille verte ».
L’expert haïtien soutient que la contribution des acteurs locaux doit être prise en compte dans le processus national d’adaptation, tout en mettant la science au service du système national de planification et des mécanismes d’adaptation. « Ce prix m’est particulièrement important par le fait qu’il m’a été décerné par une jeune équipe dynamique qui n’a pas peur de relever des défis et qui sait distinguer les bon coups de notre société sans pour autant tomber dans la propagande abusive », confie-t-il.
L’ingénieur-agronome souligne qu’il s’agit pour lui d’une très haute distinction dans un contexte socio-économique particulier où les faits négatifs ont tendance à cacher certains accomplissements utiles au pays. « Cette médaille est d’autant plus importante qu’elle sort des sentiers battus où la reconnaissance dans ce pays est surtout à titre posthume ».
Cette dernière décennie la question du changement climatique est devenue un sujet se trouvant au cœur des débats au niveau mondial. En Haïti, nombreuses sont les organisations qui s’engagent à poser des actions dans le but de préserver l’environnement à l’échelle du pays.
Née dans une famille qui s’adonne depuis toujours à la protection de la nature, la responsable de la réserve écologique Wynne Farm, Jane Wynne, dit vouloir continuer le combat parce qu’elle constate que les haïtiens ne sont pas encore assez sensibles à la cause environnementale. « Ils ne comprennent pas encore qu’il faut protéger la biodiversité et les ressources naturelles. (…) C’est avec un sentiment de joie et de gratitude que Wynne Farm reçoit le Prix de la médaille verte », assure Mme Jane Wynne.
Wynne Farm est cette réserve écologique avec des milliers d’espèces d’arbres créée en 1956 par Victor Wynne. Sensibiliser surtout les jeunes pour qu’ils comprennent l’importance de la conservation et encadrer les cultivateurs pour une meilleure façon de cultiver les terres arables, la formation avec cinq écoles classiques sur la plantation des grenadia sucré, de la liane plante résistant au changement climatique, tels sont leurs projets en cours.
« ACLEDD et Haïti Climat sont pour moi des organismes qui sont en train d’écrire une nouvelle page dans l’histoire d’Haïti. Ils sont sur un chemin de lumière et de communication et c’est ce qui nous manquait », ajoute-t-elle fièrement en recevant cette distinction.
Pour sa part, René Durocher naturaliste averti, photographe animalier et consultant en biodiversité faunistique, n’a pas caché ses émotions au moment de recevoir ce « Prix de la Médaille verte » des mains du Premier ministre Joseph Jouthe, l’invité d’honneur de ce gala. «Je suis fier et surpris de recevoir ce Prix de la médaille verte. Cela m’encourage et me pousse à aller de l’avant dans mon engagement écologique », soutient-il.
Dès son enfance, il a été initié avec ses frères et sœurs à l’observation de la faune et de la flore du pays.Le fondateur de l’association EKO Ayiti faisant la promotion d’énergies propres pour la consommation domestique informe qu’il a un livre en rédaction sur la biodiversité, les oiseaux d’Haïti, les reptiles et les insectes entre autres.
Dans la foulée, des journalistes ont été aussi honorés pour leur travail lié au réchauffement climatique et à la protection de l’environnement. Lovelie Stanley Numa, l’une des journalistes distingués en la circonstance, a suivi plusieurs formations organisées par ACLEDD à l’endroit des journalistes sur la préservation de l’environnement et le changement climatique. Depuis, elle anime sa propre émission radiophonique où elle s’adonne à la sensibilisation du public sur la nécessité de préserver l’environnement.
« J’ai une émission écologique qui fait la promotion de l’environnement et nous menons un plaidoyer auprès du ministère de l’éducation nationale pour l’intégration d’une éducation environnementale dans le cursus des écoliers. En outre, nous sommes allés à la rencontre des habitants dans les zones les plus reculées du pays pour les sensibiliser. Quoique les défis et les enjeux déjà rencontrés sont de taille nous ne voulons pas lâcher prise, je mourrai journaliste écologique » affirme-t-elle.
Le gala de l’Environnement et du Climat s’est tenu en présence de plusieurs personnalités politiques et de la société civile dont le ministre de l’Environnement, Abner Septembre. Le Premier ministre Joseph Jouthe, lui-même ancien ministre de l’Environnement, a salué les différentes initiatives réalisées par les acteurs œuvrant en Haïti pour la cause environnementale et climatique.
Kattia Jean-François
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