La date du 18 septembre 2024 rappelle les 20 ans de passage du cyclone Jeanne sur la ville des Gonaïves. 20 ans après ce sinistre qui a fait plusieurs milliers de morts, la cité de l’indépendance reste sous une menace constante de la reproduction d’une telle catastrophe en raison de l’état actuel des drains et canaux d’évacuation d’eau. Les membres de la population continuent de réclamer des travaux de nettoyage complets, car à chaque goutte de pluie, les quartiers sont inondés.
Dans la matinée du 18 septembre 2004, la ville s’était réveillée calme. Le temps était nuageux, certes, mais les gens vaquaient normalement à leurs activités. Au milieu de la journée, la pluie commençait à tomber et c’était pour ne plus s’arrêter. Vers les 4 heures de l’après-midi, la quasi-totalité de la ville était sous les eaux et la boue.
« Nous étions surpris de la montée des eaux, car c’était imprévisible à l’époque. » Malheureusement, en cette période, les gens n’avaient pas cette culture d’écouter la météo. « Tout le monde pensait que c’était juste un mauvais temps et cela s’est empiré », regretta Cabral Pierre-Saint, travailleur social, qui, selon ses dires, était encore très jeune à l’époque.
Jeanne, qui était la dixième tempête tropicale nommée en 2004 et qui était en lice parmi les 8 ouragans qui devraient toucher la Caraïbe, a frappé de plein fouet la cité de l’Indépendance. Selon un bilan de la protection civile, plus de trois mille personnes ont été tuées, plusieurs centaines d’autres ont été portées disparues, sans compter des milliers de blessés et de nombreux biens matériels détruits. Le nombre des sinistrés s’élevait à plus de 300 000 mille personnes.
En dépit des maux laissés par cette catastrophe naturelle sur la ville, rien de concret n’a été fait pour éviter la répétition d’une telle situation. À preuve, 4 ans plus tard, la ville a été sévèrement touchée par les tempêtes tropicales Hannah & Ike, qui ont fait un grand nombre de morts, causé des dégâts matériels considérables et ont laissé des milliers de familles sinistrées.
À date, le nettoyage complet des canaux et drains peine à être effectué aux Gonaïves. À chaque annonce d’ouverture de la saison cyclonique, sous les menaces de la population, la direction départementale du MTPTC, de concert avec la Mairie, donne un coup de balai dans les canaux les plus accessibles, tandis que les conduites d’eau les plus dangereuses ne sont pas touchées.
Au niveau de la protection civile aux Gonaïves, depuis les actes de pillages lors des mouvements de protestation contre l’ancien Premier ministre, Ariel Henry, les locaux de l’institution ne servent plus à rien et sont fermés. Selon le responsable départemental, Faustin Joseph, la DPC de l’Artibonite n’est pas en mesure de gérer aucune urgence et s’en remet aux ONG et partenaires avec qui la direction de la protection civile avait l’habitude de collaborer.
Entre-temps, à chaque pluie torrentielle, des quartiers comme K-Soleil, Trous-Sables, Lotbo Kanal, Bois-d’Ormes et Trous-Couleuvre, entre autres, croulent sous les eaux.
John-Becker Jean