À la COP 27, qui se déroule du 6 au 18 novembre 2022, à Charm El-Cheikh, en Égypte, l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS) défend la création d’un fonds multilatéral pour permettre aux pays en développement de supporter le coût des réponses aux pertes et dommages associés au changement climatique.
« Il existe des lacunes évidentes dans les accords de financement existants pour aider de manière adéquate les pays en développement à couvrir le coût de leurs réponses ex post (après coup) qui visent à faire face aux pertes et dommages non économiques et économiques associés aux effets néfastes du changement climatique, y compris les événements météorologiques extrêmes et les événements à évolution lente », a déclaré l’AOSIS dans un document d’information destiné aux médias, publié le 19 octobre sur son site Web.
Depuis 1990, l’AOSIS représente les intérêts de quelque 39 petits États insulaires en développement (PEID) et États côtiers en développement de faible altitude, y compris Haïti, la Jamaïque et d’autres pays dans les Caraïbes, dans les négociations internationales sur le changement climatique, ainsi que sur les processus de développement durable.
Une partie de la réponse, soutient le groupe, consiste en un accord pour établir « un nouveau fonds multilatéral adapté à l’usage désigné comme une entité opérationnelle du mécanisme financier de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) » ; et « un engagement à poursuivre la conception et l’opérationnalisation du fonds multilatéral par le biais du sous-point de l’ordre du jour convenu, et un comité ad hoc pour les travaux intersessions qui complètent les événements mandatés par le Dialogue de Glasgow ».
Cela devrait suivre, ont-ils dit, l’adoption sans heurts du point de l’ordre du jour par la 27e Conférence des Parties (COP 27) avant le début des travaux et la reconnaissance des lacunes dans les accords de financement existants, « en particulier dans le cadre de la CCNUCC, ainsi que le besoin urgent et immédiat de ressources financières nouvelles, supplémentaires, adéquates et prévisibles pour aider les pays en développement à faire face au coût des réponses ex post aux pertes et dommages ».
En juin 2022, le G77 + Chine a demandé un sous-point à l’ordre du jour des ordres du jour provisoires de la COP 27 et de la CMA 4 (quatrième Conférence des Parties siégeant en tant que Réunion des Parties à l’Accord de Paris) sous la rubrique « Questions relatives au financement », qui s’intitule «Questions relatives aux modalités de financement pour le traitement des pertes et dommages».
Ce sous-point de l’ordre du jour approfondira le financement de la réponse aux pertes et dommages et fournira un espace pour établir un consensus sur la manière dont cela pourrait être résolu de manière globale, a expliqué le document d’information de l’AOSIS.
Dans le même temps, l’AOSIS a avancé sa défense du fonctionnement du fonds proposé en tant qu’entité opérationnelle de la CCNUCC de son mécanisme financier. « La CCNUCC, en tant que régime international sur le changement climatique, a la responsabilité de contribuer à la réponse mondiale au changement climatique, ce qui comprend le renforcement de ce soutien aux pays en développement sur une base coopérative et facilitatrice », indique la note d’information.
La réponse mondiale dans le cadre de la convention et de l’accord de Paris est basée sur des principes internationalement reconnus de responsabilité historique, de responsabilité commune mais différenciée et de capacités respectives, à la lumière des différentes circonstances nationales, de l’équité et de la protection des personnes vulnérables, en particulier les plus vulnérables, telles que en tant que PEID et PMA (pays les moins avancés), ajoute le document.
Font également partie de leurs arguments le fait que le fonds proposé jouira d’une légitimité multilatérale et consensuelle en tant qu’entité opérationnelle; et « est tenu d’avoir une représentation équitable et équilibrée de toutes les parties au sein d’un système de gouvernance transparent, ce qui n’est pas garanti en dehors de la CCNUCC ».
« La mise en œuvre effective de la convention et de l’Accord de Paris par les pays en développement nécessite des ressources financières nouvelles, supplémentaires, prévisibles et adéquates, compte tenu de leurs besoins et priorités, y compris celles destinées à soutenir les réponses aux pertes et dommages », a insisté l’AOSIS.
« Le mécanisme financier de la CCNUCC et ses entités opérationnelles, y compris ce fonds multilatéral proposé, servent à la fois l’ensemble de la convention et l’Accord de Paris. Ce fonds multilatéral serait donc un élément crucial du mécanisme financier pour le rendre adapté à cette mise en œuvre efficace », a-t-il ajouté.
Source : Jamaica Gleaner