Dans le cadre de la 27e Conférence des Parties (COP 27) qui se déroule du 6 au 18 novembre 2022, à Charm el-Cheikh, en Égypte, Haïti a pris la parole le 15 novembre au segment de haut niveau pour appeler les différents acteurs mondiaux présents à assumer leurs responsabilités en ce qui a trait aux conséquences du changement climatique.
Le Titulaire du ministère de l’Environnement (MDE) d’Haïti, James Cadet, retenu par des obligations politiques, a délégué un représentant pour délivrer le message du pays à la deuxième partie du segment de haut niveau. Lors du discours prononcé au nom du ministre de l’Environnement, Haïti a mis l’accent sur l’urgence d’entreprendre des actions permettant la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat. D’où la nécessité de rappeler au monde que cette COP est aussi appelée la « COP de mise en œuvre ».
La déclaration souligne la vulnérabilité d’Haïti, à l’instar de beaucoup d’autres Petits États insulaires en développement (PEID) et des Pays moins avancés (PMA) et le fait que le pays est très exposé aux risques climatiques de toutes sortes.
« L’augmentation du nombre et de l’intensité des événements climatiques extrêmes provoquent des dégâts considérables sur l’économie du pays, affectent le mode de vie des populations et augmentent la
pauvreté extrême », accentue Yves Bernard Remarais, cadre du MDE, en sa qualité d’émissaire qui rappelle qu’en 2020, les pertes causées par les catastrophes climatiques en Haïti ont atteint près de 400 millions de dollars américains. Ce qui représente environ 50 % de l’aide internationale et 20 % du budget de l’État. Le délégué mentionne aussi la moitié de la population qui se trouve dans l’insécurité alimentaire.
Selon les dires d’Yves Bernard Remarais, dans ce contexte de crise climatique multiforme et multi risque, la capacité de nos institutions à proposer des mesures d’adaptation adéquates est plus que jamais nécessaire. « Nous sommes convaincus que cette 27è COP (…) posera les bases nécessaires pour un financement plus important de l’adaptation, notamment pour les pays les plus vulnérables », soutient le mandaté qui évoque le respect des engagements financiers de 2009, des objectifs globaux d’adaptation cohérents et atteignables, ainsi qu’un mécanisme financier pour répondre aux pertes et préjudices liées au changement climatique.
« Au nom de la solidarité, au nom du principe de responsabilité commune et au nom de la justice climatique, il est urgent d’adopter des mesures concrètes pour envoyer un signal fort à la population du
monde entier que nous sommes venus ici à Charm el-Cheikh pour rechercher des solutions qui sont à la hauteur de l’urgence climatique exprimée par le 6e rapport du GIEC », en appelle le représentant du ministre de l’Environnement d’Haïti.
Le temps des belles intentions doit être révolu, les pays les plus affectés par le phénomène comme Haïti ne peuvent plus attendre. « Le monde entier nous regarde et espère des décisions concrètes à l’issue de cette conférence. Nous avons toutes et tous l’obligation de laisser un monde meilleur pour les futures générations, de développer une conscience écologique, de soutenir les pays les plus durement touchés pour pouvoir lutter efficacement contre les changements climatiques », exige le cadre du MDE estimant que nous avons aussi pour devoir et responsabilité de privilégier et de renforcer le tissu mondial climatique par de véritables actions communes pour l’implication active de tous les peuples, de toutes les nations, de tous les pays.
À cet effet, poursuit le messager du ministre Cadet, je vous exhorte à prioriser l’inclusion, « yon konbit klimatik mondyal », une large participation de tous les pays, en suivant l’exemple de la République Chine Taïwan qui ne cesse d’épater le monde par ses engagements environnementaux dans plusieurs pays,
notamment en Haïti. « Nous sommes confiants que nous avons tous compris l’urgence de passer de la parole aux actes », conclut le représentant du ministre.
Woo-Jerry Mathurin