Après des années de plaidoyers et de tergiversations, les pays du Sud et les organisations de la société civile qui les soutiennent sont essentiellement venus à bout de l’obstruction que les pays du Nord ont imposé et entretenu pendant des décennies.
Les pays du Sud considèrent cette première avancée comme la réalisation la plus importante de cette COP 27 à ce jour.
Nous ne sommes pas non plus au stade d’une victoire massive, comme beaucoup seraient tentés de le croire. Pour la première fois dans l’histoire, une discussion sur les pertes et les dommages, causés par les pays les plus riches du monde (ceux historiquement responsables de l’émission de grandes parts de carbone dans l’atmosphère), sera menée durant la COP 27.
Ces discussions sont censées se concentrer sur les paiements à effectuer aux pays en développement (ceux qui sont économiquement les plus vulnérables aux impacts climatiques).
Jusqu’à présent, les pays à revenu élevé ont préféré concentrer leur financement climatique sur l’atténuation des effets du changement climatique – par exemple, en soutenant le développement de l’énergie verte – et, dans une moindre mesure, sur l’adaptation. À date, ils ont promis aux pays à revenu faible et intermédiaire 100 milliards de dollars par an en financement climatique et 40 milliards de dollars par an à partir de 2025 spécifiquement pour le financement de l’adaptation. Aucun de ces objectifs n’est sur la bonne voie.
La bataille est loin d’être gagnée d’avance.
Même si la question des « pertes et dommages » est en cours de discussion à la COP 27, les pays en développement craignent que les pays riches rejettent l’idée de paiements directs sans conditions de ces derniers aux pays en développement, optant plutôt pour des prêts, des assurances et d’autres mécanismes financiers moins directs.
Mercredi, l’envoyé américain pour le climat, John Kerry, a annoncé un nouveau plan, qui consiste essentiellement à puiser dans des fonds privés pour financer la transition des pays en développement vers une énergie propre en vendant des crédits carbone de « haute qualité » aux entreprises qui tentent de rendre leurs émissions de carbone « nettes nulles ».
On attend encore de voir l’applicabilité de ce plan.
PSP/HC/COP 22