L’émission « Haïti Climat », diffusée sur les ondes de la radio Magik9, a reçu le jeudi 14 avril 2022, Paul Judex Eduarzin et Dario Noël, respectivement spécialiste en gouvernance environnementale et spécialiste pêche, pour discuter du thème : « Biodiversité et Aires marines protégées ».
Paul Judex Edouarzin, spécialiste en gouvernance environnementale à fait lumière sur les menaces qui pèsent sur la diversité biologique d’Haïti et invite les autorités à prendre des mesures urgentes et nécessaires. Le spécialiste a mis en évidence ce que représente Haïti en termes de diversité d’espèces tant dans les Caraïbes que dans le monde. « Haïti et Cuba sont les deux plus grands centres de Biodiversité dans les Caraïbes », a-t-il fait savoir. Pas moins de 5 mille espèces animales, 2 mille espèces de plantes, 58 espèces amphibiennes, 258 espèces d’oiseaux, sont entre autres, la composante de la diversité biologique d’Haïti.
En termes de densité, Macaya représente, en raison de sa taille et la quantité d’espèces d’amphibiens qu’il contient, la plus grande zone de concentration de biodiversité dans le monde, a révélé M. Eduarzin. En outre, Haïti est aujourd’hui le spécimen mondial dont on se sert pour déterminer la richesse en végétaux d’un pays. Une spécificité expliquée par un chercheur américain dénommé Dr Leslie R. Holdridge qui a déterminé dans son travail de doctorat, neuf zones de vie (les neuf zones de vie d’Oldrige). Par ailleurs, avec des récifs de corail, herbiers marins, mangroves, lamantins, entre autres, son écosystème marin est tout aussi abondant que celui terrestre.
Selon M. Edouarzin, la biodiversité d’Haïti est d’une importance biologique, sanitaire, nutritive, socioculturelle, et socio-économique. L’un des deux plus grands centres de Biodiversité dans les Caraïbes, Haïti, possède une grande variété d’espèces, certes. Mais elle est menacée autant par le réchauffement climatique que par les actions humaines. Les feux de forêt, le déboisement, la pollution, la surpêche, les espèces exotiques envahissantes sont, entre autres, un ensemble d’entraves à la protection de la biodiversité. Le spécialiste conseille de combattre la pauvreté dans le pays si on veut préserver notre biodiversité. Car, selon lui, nombreux sont ceux qui vivent des ressources naturelles. « Il faut travailler pour réduire la pauvreté. Sans quoi, nous ne pouvons pas protéger la biodiversité et l’environnement », a-t-il fait savoir.
Le spécialiste a encouragé la création des aires protégées, l’identification des zones de biodiversité et la prise des mesures pour les protéger. « Il faut améliorer la gouvernance environnementale », a-t-il déclaré. La surveillance, le suivi, la restauration de l’écosystème, le reboisement, sont des mesures directes que le spécialiste conseille d’adopter. Il a notamment exhorté à éduquer et sensibiliser la population.
De son côté, Dario Noël, le spécialiste en pêche, est intervenu sur les aires protégées en général et les aires marines protégées en particulier. Il a mis l’accent sur les différentes aires protégées en Haïti et leur année de déclaration. Il a notamment attiré l’attention sur les menaces pesant sur la péninsule Sud. Parmi lesquelles, celle de la ville des Cayes. Une menace d’après le spécialiste, qui nécessite un plaidoyer autour de la restauration de la barrière récifale de l’Île-à-Vache. Barrière, selon lui, qui protège la ville. La dégradation de l’écosystème des mangroves dans la ville d’Aquin est une autre menace à prendre en considération, a indiqué Dario Noël.
À l’émission du Jeudi 14 avril 2022, Haïti Climat fait un coup de projecteur sur la situation des aires marines protégées dans le Grand Sud : état des lieux, mode de gestion, menaces et vulnérabilités, etc… avec deux experts du #PNUE
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Jusly Felix