Konbit Plastik a dressé le bilan de ses cinq années d’existence et de ses différentes réalisations depuis son lancement officiel. Cette institution haïtienne veut lutter contre la pollution des fonds marins, à travers la collecte et le recyclage des déchets plastiques. Dans cette bataille engagée contre la pollution plastique depuis 2015, l’institution a déjà procédé au recyclage de plus de 105 millions de bouteilles plastiques et active plus d’une centaine de collecteurs venant d’une cinquantaine de points de collecte.
C’est en présence des partenaires financiers, des journalistes, des responsables d’écoles partenaires, de différents ambassadeurs et collaborateurs et d’autres invités que cette cérémonie s’est déroulée le 18 décembre 2021, les solennités commémoratives des 5 ans d’existence de ‘’Konbit Plastik’’ dans un hôtel chic de Pétion-Ville. «Si rien n’est fait, selon des experts, en 2050 nos mers compteront autant de plastiques que de poissons», prévient Robenson Sanon, responsable de communication de ‘’Konbit Plastik’’ dans ses propos de mise en contexte de l’événement.
«Si rien n’est fait, selon des experts, en 2050 nos mers compteront autant de plastiques que de poissons»
Chaque année, plus de 300 millions de tonnes de plastiques sont produites à travers le monde. Une production qui est en nette augmentation d’année en année. Près de 8 millions de tonnes sont déversés dans les fonds marins. Sans compter l’immense quantité brûlée, et jeté dans les décharges, rappelle Sanon. «La gestion des déchets plastiques reste et demeure un défi majeur surtout pour les pays en voie de développement, comme Haïti. Si aujourd’hui l’existence de statistique fiable nous fait défaut sur le volume réel de plastiques écoulés sur le marché local, ce dont on peut être certain c’est que, la mauvaise gestion de ces déchets entraîne de graves conséquences sur l’environnement», a-t-il balancé, ajoutant que ceci fait augmenter les risques d’inondations et représente une véritable menace pour la santé.
Pour combattre ce défi de pollution plastique, l’institution a établi un système de collecte qui permet aux communautés cibles de bien gérer leurs déchets plastiques. Plus de 1,900,000 livres sont déjà collectées au cours de l’année de 2020, peut-on lire dans le discours de bilan d’opération présenté par Sephora Pierre Louis, directrice générale de ‘’Konbit Plastik’’ (KP).
Les différentes composantes de KP
‘’Konbit Plastik’’ se compose de deux volets. Un volet économique ou commercial qui s’inscrit dans les achats des bouteilles plastiques venant des collecteurs pour aller les revendre a « Tropical Recycling » une entreprise œuvrant dans le recyclage des matières plastiques. Ce système de collecte repose sur 7 piliers dont le bureau central, les collecteurs, les centres de collecte, les coopératives, les collecteurs indépendants et les centres de recyclage. L’institution a injecté en 2020 plus de 4,680,000 gourdes comme appuis financiers aux collecteurs mobilisés à ses côtés dans la lutte contre la pollution plastique. C’est le résultat d’un partenariat établi entre ‘’Konbit Plastik‘’ et trois centres de recyclage : Haiplast, Haïti Recycling et Tropical Recycling.
L’institution a injecté en 2020 plus de 4,680,000 gourdes comme appuis financiers aux collecteurs mobilisés à ses côtés dans la lutte contre la pollution plastique
Un autre volet est celui réalisé par la fondation ‘’Konbit Plastik’’ qui sont des projets communautaires. Il implémente en ce sens un ensemble de programmes dont Eco-Entreprise, Eco-Boutique, Éco-Quartier et Eco-Croyance. Des activités qui ont pour objectif d’assurer la protection de l’environnement et porter la population à développer des comportements Éco-responsables. Les campagnes de sensibilisation menées par l’institution sur la protection de l’environnement ont touché plus de 7 mille écoliers. «Atteindre ces résultats ne serait pas possible sans le support permanent de Plastik Bank, cette institution internationale basée à Vancouver, au Canada et opérationnelle dans cinq pays : Haïti, Brésil, Philippines, Egypte et Indonésie», a fait savoir Mme Séphora. Celle-ci intervient dans la chaîne en tant qu’intermédiaire entre les compagnies de recyclage locales et les entreprises internationales.
Kattia Jean François