James Cadet a été installé, le 20 juillet, à la tête du ministère de l’Environnement. La cérémonie a été présidée par son collègue du ministère des Affaires Étrangères et des Cultes, le Dr Claude Joseph.
D’entrée de jeu, dans son discours d’investiture, le nouveau ministre a tenu à rassurer le Chef du gouvernement de sa compréhension de l’étendue de la mission qu’il lui a été confiée « pour avoir été un haut cadre à ce ministère, fils authentique de la maison, hautement conscient, qui s’est toujours battu avec beaucoup d’engagement, de détermination et de conviction pour faire entendre la voix du secteur Environnement ».
Juriste et théologien de formation, le ministre Cadet y a gravi tous les échelons : assistant chef de service à la Direction de l’Inspection et de Surveillance Environnementale (2013), chef des opérations au Corps de Surveillance Environnementale (2014), directeur de l’Inspection et de Surveillance Environnementale (2015), chargé de mission et responsable des affaires juridiques au Secrétariat Technique de la Direction Générale (2016), et enfin directeur de la Direction des Changements Climatiques (de 2017 à date), tout en étant le point focal national de la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques.
« J’intériorise déjà la lourde responsabilité à assumer pour mener à bon port la barque de l’institution avec sérénité, avec compétence et loyauté dans le strict respect des lois en vigueur et dynamiser davantage son opérationnalisation, dans un souci d’efficience et d’efficacité à un moment ou quasiment tous les clignotants environnementaux du pays sont au rouge », a déclaré James Cadet avant de rappeler combien l’état lamentable de l’environnement haïtien est caractérisé par un seuil élevé de dégradation et un déséquilibre progressif.
« La disparition quasi complète de la surface forestière du territoire national est réelle – la dégradation des terres agricoles par l’érosion s’accentue – la menace de diminution des réserves d’eau et la perte accélérée de la biodiversité s’accélèrent- la pollution des zones côtières et marines entraînent la diminution des prises de pêche – l’hypertrophie des villes et la pollution liée aux insuffisances du ramassage des ordures et à l’inefficacité des systèmes de gestion des déchets sont en nette progression, etc. », a-t-il énuméré.
Sans oublier le modificateur des règles du jeu, représenté par les changements climatiques qui conduisent à une complexification et une acuité de plus en plus poussée des menaces environnementales. En effet, a reconnu le nouveau ministre, les changements climatiques se posent de plus en plus comme le défi économique et humain le plus important auquel Haïti doit et devra faire face en termes d’environnement et de développement.
« Ces changements multiplient et ont alors une forte incidence sur la vie et les moyens de subsistance des communautés les plus vulnérables et les plus exposées à l’insécurité alimentaire en particulier les ruraux pauvres », a-t-il poursuivi.
Face à de tels défis, d’aucuns qualifieraient de pléthoriques à défaut d’être insurmontables, le ministre Cadet se donne pour obligation de faire sortir le ministère des sentiers battus. Il interpelle donc la conjonction de toutes les énergies, de tous les efforts des acteurs tant nationaux qu’internationaux afin de parvenir à l’inversion du déséquilibre environnemental, et fait la promesse solennelle de se battre avec ardeur pour que la participation largement large soit le fer de lance de son administration.
James Cadet a salué avec respect l’action de son prédécesseur, son ami Abner Septembre, pour sa contribution à l’évolution du secteur Environnement en particulier à la dotation, après 25 ans d’existence et grâce à la volonté politique de feu le Président Jovenel Moise, d’un décret « organique » clarifiant les compétences du ministère de l’Environnement et organisant son fonctionnement.