La chronique d'Haïti Climat dans Le Nouvelliste
C’est un secret de Polichinelle, notre pays fait face à d’énormes défis de nature environnementale. Toutefois nous disposons d’importants sites naturels qui constituent des réserves en matière de biodiversité. Les aires protégées terrestres et marines en font partie. C’est une bonne décision que ces sites soient identifiés et déclarés « aires protégées » par les autorités haïtiennes compétentes dans l’optique de les protéger ou encore de les mettre en valeur. Malheureusement nous n’en sommes pas encore là.
En dépit des dispositifs juridiques, ces sites sont encore loin d’être protégés. Ils subissent le même traitement que le reste de notre environnement. Pourtant la sauvegarde de la biodiversité n’est plus une option, sinon une obligation dans la mesure où notre survie en dépend. Chaque arbre, chaque animal et tous les autres êtres vivants ou objets retrouvés dans la nature ont une grande importance. Les détruire, c’est nous mettre tous en danger. Les forêts, les rivières, les mers sont de véritables sources de vie, il est de notre devoir de les entretenir, de les protéger.
L’humanité étant un bien commun, chaque pays doit protéger ses réserves de biodiversité pour ne pas mettre en péril l’existence des autres. Ce qui arrive avec le changement climatique est l’exemple type par excellence. Les pays pauvres comme le nôtre payent les conséquences du fait que les pays riches traitent l’environnement en parent pauvre. En témoigne le coronavirus parti de la Chine montrant à quel point l'écosystème nous appartient à tous. On ne sait pas encore avec exactitude ce qui est à la base du coronavirus. Mais ce qui est certain, une maladie résultant de la non-protection de la biodiversité peut être une menace pour l’humanité entière. Protéger la biodiversité c’est nous protéger et protéger les autres.
Revenons à nos aires protégées ! La principale excuse à leur abandon, c’est le manque de moyens. N’est-ce pas un piètre alibi quand on sait que ces sites peuvent générer des revenus pour autofinancer leur prise en charge ? En l'absence des touristes internationaux, nous pouvons toujours les mettre au service des touristes locaux. Le parc naturel des Trois Baies dans le Nord-Est aurait pu être un espace d’attraction et d’apprentissage pour les écoliers et les étudiants. Ceci est valable pour toutes les aires protégées du pays. À cela s'ajoutent tous les avantages qu’on pourrait tirer d’une meilleure organisation de la pêche dans les aires protégées marines.
(Ré)écoutez notre émission spéciale« Etat des lieux des aires marines protégées en Haïti »
Pour approfondir ces questions, la plateforme multimédia « Haïti Climat » a lancé une série d’émissions autour de la thématique biodiversité. Pour la première sortie de cette série, le jeudi 4 mars 2021, « Haïti Climat » a reçu le journaliste Jean Pharès Jérôme à qui il a été demandé de dresser un état des lieux des aires marines protégées. Au micros de Valéry Fils-Aimé et Patrick Saint-Pré, les deux animateurs de l’émission, Jean Pharès Jérôme a fait le récit de sa visite effectuée au mois d’août de l’année dernière au parc naturel des Trois Baies dans le Nord-Est pour les besoins d’un reportage spécial.
Pour poursuivre avec les débats, le jeudi 18 mars 2021, Pierre Michard Beaujour, agronome et doctorant en écologie et biodiversité, est intervenu à l’émission autour du thème « Mettre la recherche scientifique au service de la protection et la conservation de la biodiversité en Haïti».
Ces deux émissions, ainsi que toutes les autres, sont disponibles en Podcast sur notre site web www.haiticlimat.org . Pour rappel, l’émission « Haïti Climat » est diffusée tous les jeudis de 9h-10h a.m. sur Magik 9 (100.9 fm) et est reprise dans la soirée à 9h p.m