En Haïti, la crise environnementale s’aggrave à mesure que nous tardons à prendre des mesures fortes pour résoudre des problèmes identifiés il y a longtemps. Pourtant, au cours des dernières décennies, nous avons connu assez de catastrophes qui devaient nous porter à changer de comportement envers l’environnement.
Au cours des vingt dernières années, le pays a été frappé par de multiples cyclones, ouragans, tempêtes, sécheresses et un tremblement de terre majeur. Le bilan humain de ces catastrophes en termes de morts, blessés et disparus est monstrueux. Notre économie, déjà en panne de croissance, a été mise à rude épreuve. À chaque catastrophe, nous nous sommes trouvés dans l’obligation de reconstruire des infrastructures endommagées ou détruites, des paysans sont décapitalisés et le nombre de pauvres augmente.
Tout cela semble être insuffisant pour nous porter à être plus responsable vis-à-vis de l’environnement. Nous continuons de déboiser de façon anarchique des espaces qui devraient être protégés. D’ailleurs, la plupart de nos aires protégées n’existent que de nom. Le parc La Visite, la forêt des pins, le parc Macaya…sont-ils réellement protégés ? Nous continuons de mettre du béton partout sans nous sourcier de la protection des réserves en eau et des bassins versants. La gestion des déchets est loin d’être une priorité chez nous. Nos villes, en plus d’être allergiques à la pluie, sont insalubres. Nous faisons l’expérience du spectacle hideux qui suit chaque goutte de pluie.
« La réhabilitation ou la protection de l’environnement n’est toujours pas notre priorité. Les institutions qui s’en chargent continuent d’être traitées en parents pauvres. Preuve que nous sommes loin d’être au bout de notre peine. »
Et voici le changement climatique est venu compliquer notre situation. Les aléas climatiques nous frappent de plein fouet. Les cyclones, ouragans, sécheresses…deviennent récurrents. Le changement climatique, couplé à notre irresponsabilité envers l’environnement, nous rend la vie dure. Trop dure même. Dommage que ce sombre tableau n’ait encore pas éveillé notre conscience. La réhabilitation ou la protection de l’environnement n’est toujours pas notre priorité. Les institutions qui s’en chargent continuent d’être traitées en parents pauvres. Preuve que nous sommes loin d’être au bout de notre peine.