Le chercheur à l’Unité de recherche en Géoscience (URGéo), Ralph K. Bathelemy, a fait savoir en entrevue à Haiti Climat que les évènements climatiques extrêmes ont provoqué beaucoup de dégâts en Haïti à travers les ans.
« Il est probable que les événements climatiques extrêmes s’intensifient », a annoncé Ralph K. Bathelemy, doctorant en hydrologie lors de son intervention à l’émission Haiti Climat, diffusée tous les jeudis entre 9h et 10h sur radio Magik9, prédisant que dans 30 à 50 ans, le pays risque de connaître beaucoup plus d’événements climatiques extrêmes par rapport à ceux qu’on avait dans le passé.
Par événements climatiques extrêmes, on entend, entre autres, les cyclones, sécheresses, glissements de terrain et inondations. Depuis 1935, pas moins de 23 inondations majeures ont provoqué d’immenses dégâts en Haïti. Des dégâts provoqués par de fortes et de faibles pluies. En effet, 18 parmi ces 23 inondations sont liées aux cyclones.
« Les plus anciens sont Flora et Hazel et le plus récent Matthew dans le sud qui ont provoqué des dégâts énormes », a rappelé M. Bathelemy, ajoutant que plus d’une quinzaine de cyclones ont touché le territoire haïtien au cours des huit dernières décennies.
Les plus meurtrières étaient Flora en 1963 qui a fait environ 5 000 morts dans les départements du Sud et de l’Ouest, et Jeanne en 2004, avec environ 3 000 morts et 300 000 sinistrés dans la région du Nord et l’Artibonite.
Le plus récent est Matthew en 2016 qui a laissé environ 550 morts dans les départements du Sud, Grand-Anse, Nippes et l’Ouest.
Haïti fait partie des 10 pays les plus vulnérables aux catastrophes naturelles et aux conséquences liées au changement climatique. Les projections du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) établies pour Haïti soutiennent que les conséquences pourraient s’aggraver dans le futur.