Développment Durable

Le Nord d’Haïti franchit un cap avec son premier centre de gestion intégrée des déchets solides

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Dans un contexte où la problématique des déchets constitue un défi majeur pour les villes haïtiennes, l’entreprise dominicaine Cilpen Global Business vient d’annoncer son implantation dans le Nord d’Haïti, plus précisément dans la commune de Limonade.

Le projet, qui sera déployé dans la région susmentionnée, vise à construire et opérer le premier Centre haïtien de gestion intégrée des déchets solides (CGIDS).

Selon Joaneson Lacour, Docteur en chimie de l’environnement et Directeur exécutif de la PROPUBLIC SAM, la firme dominicaine Cilpen a remporté un appel d’offres international pour piloter cette initiative sur une durée ferme de deux ans. Les infrastructures, implantées à Mouchinette (Limonade), resteront la propriété de la PROPUBLIC SAM, tandis que la société dominicaine interviendra comme contractuel du gouvernement haïtien, à travers l’Unité Technique d’Exécution du Ministère de l’Économie et des Finances (UTE-MEF).

Un projet inédit en Haïti

Contrairement aux anciennes « décharges contrôlées », le CGIDS introduira une approche moderne et durable de gestion des déchets. Près de 500 pages d’études techniques – allant de l’hydrogéologie à la caractérisation des déchets en passant par le génie civil et la gestion sociale – ont servi de base à l’élaboration du cahier des charges.

Le projet prévoit en priorité la valorisation matière : recyclage du plastique, du papier-carton et des métaux, ainsi que le compostage. Les options de valorisation énergétique seront envisagées dans un second temps.

Un investissement encadré et transparent

D’un coût de 20 millions de dollars, le contrat de construction et d’exécution de la firme Cilpen est encadré par des règles strictes de transparence. « Le processus d’appel d’offres international a respecté toutes les normes haïtiennes de passation de marchés et les politiques de la BID régissant la matière », précise Joaneson Lacour. Il ajoute que « des mécanismes de suivi, d’évaluation des performances et de pénalité sont clairement établis dans le contrat ».

Implication des communautés locales

La dimension sociale du projet est également mise en avant. Une trentaine de points de regroupement seront installés dans les communes de Cap-Haïtien, Quartier Morin et Limonade. Ces structures, gérées en partenariat avec les communautés, permettront de mieux organiser la collecte et de créer des opportunités d’emplois locaux.

Actuellement, le site provisoire mis en place à Mouchinette reçoit déjà entre 30 et 50 tonnes de déchets solides par jour. À terme, le système vise à collecter plus de 30 000 tonnes de déchets en une année, dont au moins 20 % seront valorisés.

Une vision à long terme

Au-delà de la première phase, PROPUBLIC SAM ambitionne de développer un service public viable, avec un modèle industriel et commercial adapté au contexte haïtien. Les infrastructures du CGIDS auront une durée de vie estimée à plus de 20 ans, tandis que le contrat actuel de Cilpen s’étend sur deux ans.

« Nous voulons renforcer nos propres capacités, aller au-delà de la région Nord, innover et créer des partenariats stratégiques », explique Joaneson Lacour, soulignant que l’initiative s’inscrit dans une vision nationale de renforcement des compétences et de création d’emplois durables.

Jean Rony Poito PETIT FRÈRE

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