À Port-au-Prince, l’insalubrité représente l’un des enjeux majeurs auxquels la ville fait face. L’absence de gestion efficace des déchets, le manque d’infrastructures adaptées et l’encombrement des axes routiers par des ordures de toutes sortes créent un danger imminent pour l’environnement et la santé publique. La situation devient de plus en plus préoccupante en raison du laxisme des autorités et de l’absence de mesures concrètes pour lutter contre ce problème.
En tant que capitale de la première République noire indépendante du monde, Port-au-Prince aurait dû être un lieu d’attraction pour les touristes du monde entier ; malheureusement, ce n’est pas le cas. La gestion des déchets, en particulier, demeure un casse-tête. Les détritus, les tonnes d’immondices obstruant les axes routiers et dégageant des odeurs pestilentielles, ainsi que les carcasses de véhicules, sont observés partout, selon nos constats. Le centre-ville de Port-au-Prince, jadis poumon économique du pays, est aujourd’hui transformé en un véritable dépotoir.
L’état des routes constitue également un autre problème majeur à Port-au-Prince. De nombreux tronçons sont en très mauvais état, avec des chaussées défoncées et des flaques d’eau en plein milieu de la voie publique. Parfois, le mauvais état de la voie publique provoque des accidents, des embouteillages monstrueux et même des affrontements dramatiques entre chauffeurs dans une capitale contrôlée à plus de 80 % par les gangs armés, selon plusieurs rapports.
Cette situation survient dans un contexte où un nouveau cartel intérimaire est en place depuis quelques semaines, avec la lourde tâche de pallier ce problème, entre autres. Bien que fraîchement installées, les autorités intérimaires sont désormais confrontées à un défi colossal : rétablir l’ordre, sécuriser les routes et remettre la capitale dans un état salubre.
Selon le coordinateur de l’organisation Environnement Ma Priorité, le problème d’insalubrité auquel fait face la capitale découle d’une mauvaise gestion environnementale, liée à une
gouvernance inefficace de l’État, qui ne met pas l’accent sur la question de la décentralisation. Selon Reynald Pierre, la majorité des jeunes ne sont pas sensibilisés à la protection de l’environnement, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas conscients de son importance, ce qui les empêche de devenir des citoyens éco-responsables. En outre, les maires ne travaillent pas en synergie avec les agents environnementaux.
Comme solution, M. Pierre propose au gouvernement de sensibiliser les citoyens, en particulier les jeunes, à la protection de l’environnement à travers l’éducation environnementale dans les écoles, de créer des emplois dans le domaine de la collecte et de la transformation des déchets et de renforcer les municipalités en leur fournissant des équipements adéquats pour lutter contre l’insalubrité.
« En finir avec l’insalubrité à Port-au-Prince nécessite également une approche impliquant le gouvernement, les autorités locales, les citoyens et le secteur privé dans un effort commun »,
a-t-il ajouté.
Jean Rony Poito PETIT FRÈRE
Laisser un commentaire