La République d’Haïti et le Canada ont signé, le vendredi 2 mai 2025, un protocole d’accord portant sur un projet quinquennal intitulé « Corridor-Vert », visant l’adaptation aux changements climatiques et la conservation de la biodiversité dans plusieurs communes du Grand Sud.
Lors de cette rencontre, Haïti a été représentée par Ketleen Florestal, ministre de la Planification et de la Coopération externe, et l’ingénieur Jean Pierre Fils Moïse, ministre de l’Environnement. Et la diplomate Catherine Boucher a représenté le Canada pour la signature de ce protocole d’entente qui a pour objectif, entre autres, de permettre l’adaptation aux changements climatiques et la conservation de la biodiversité dans le complexe Baradères-Cayemites, tout en contribuant à la sécurité alimentaire des habitants de la région, particulièrement des femmes.
Selon un communiqué du ministère de la Planification, le document signé vise aussi à renforcer l’autonomisation économique des femmes et leur leadership en matière de conservation de la biodiversité et de l’utilisation durable des écosystèmes.
Dans le cadre de cette initiative, les gouvernements haïtien et canadien espèrent atteindre plus de 60 000 personnes, dont près de 40 000 femmes et filles, réparties dans cinq communes : Baradères, Corail, Pestel, Grand Boucan et les îles Cayemites. Les femmes, dont certaines sont déjà actives au sein de leurs communautés, auront l’opportunité de renforcer leurs compétences, d’accroître leur pouvoir d’action et d’affirmer leur leadership face aux enjeux climatiques.
L’initiative veut également encourager l’adoption de solutions fondées sur la nature comme réponse aux défis liés à l’adaptation aux changements climatiques, tout en renforçant la cohésion sociale dans les zones concernées.
De son côté, le ministre de l’Environnement, Jean Pierre Fils Moïse, a souligné que la signature de ce protocole d’entente renforce la coopération haïtiano-canadienne et témoigne de l’engagement commun des deux pays à lutter contre la dégradation de l’environnement. Selon lui, cette initiative « contribuera à l’amélioration de la biodiversité et des écosystèmes dans les communes concernées, dans une perspective de bien-être collectif ».
Ce protocole d’entente sur la protection de la biodiversité à travers le « corridor vert » de la péninsule Sud revêt une importance majeure pour Haïti, en particulier pour les populations des communes concernées. La ministre de la Planification et de la Coopération externe, Ketleen Florestal, s’est réjouie de la contribution canadienne, soulignant que cet appui permettra de renforcer la résilience des communautés bénéficiaires, notamment celle des femmes ainsi que celle d’un environnement déjà extrêmement vulnérable face aux effets inévitables des changements climatiques.
De son côté, la chargée d’affaires a.i. de l’ambassade du Canada en Haïti, Catherine Boucher, a affirmé que ce projet s’inscrit directement dans le cadre de l’Agenda 2030 pour le développement durable, en particulier des objectifs 2, 5, 6 et 13. Ces derniers visent à éradiquer la faim, promouvoir l’égalité des sexes, garantir l’accès à l’eau potable, encourager l’action climatique et favoriser l’autonomisation des femmes et des filles — des priorités essentielles pour Haïti, a-t-elle rappelé.
D’un montant de 15 millions de dollars canadiens, le projet Corridor-Vert fait partie des engagements du Canada en matière de financement climatique. Il traduit la reconnaissance du rôle central que joue l’adaptation dans la lutte contre les défis environnementaux à venir.
Jean Rony Poito PETIT FRÈRE
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