L’émission Haïti Climat a reçu Emmanuel Pierre, directeur général de la Protection civile, pour évoquer les actions concrètes mises en place afin de protéger les citoyens face à la saison cyclonique.
Sous le thème « Saison cyclonique : après les prévisions, quelles actions concrètes pour protéger les citoyens ? », l’échange a permis de passer du cadre prévisionnel, abordé la semaine précédente avec un météorologue, à la réponse opérationnelle sur le terrain.

En Haïti, la saison cyclonique s’étend officiellement de juin à septembre. Situé dans une zone géographique particulièrement exposée aux tempêtes tropicales et aux ouragans, le pays paie régulièrement un lourd tribut à ces phénomènes climatiques.
L’ouragan Matthew, qui avait frappé le Sud en 2016, reste un souvenir douloureux : pertes humaines, infrastructures détruites, champs dévastés. Pour le directeur général de la Protection civile, “se préparer n’est plus une option, mais une nécessité vitale”.
La Direction générale de la Protection civile (DGPC) joue un rôle central de coordination entre les institutions publiques, les collectivités locales, les partenaires humanitaires et les communautés elles-mêmes.
Selon M. Pierre, plusieurs dispositifs ont déjà été activés :
Mise en alerte des comités communaux de gestion des risques et des désastres ;
Identification et préparation de centres d’hébergement d’urgence avec capacité d’accueil ;
Prépositionnement de certains matériels de secours dans des zones stratégiques ;
Plans de communication communautaire pour alerter rapidement en cas de menace.
Au micro de Haïti Climat, Emmanuel Pierre a insisté sur un point central : l’importance de l’information. « La population doit rester informée et à l’écoute des consignes officielles. C’est en sachant quoi faire et quand agir que l’on sauve des vies », a-t-il affirmé.
Des campagnes de sensibilisation sont en cours, avec un accent particulier sur les zones les plus vulnérables, y compris celles affectées par l’insécurité ou où vivent de nombreuses personnes déplacées internes. Les messages de prévention sont diffusés via la radio, les réseaux sociaux et les relais communautaires.
Des défis persistants
Si la Protection civile s’efforce d’anticiper et de répondre rapidement aux menaces cycloniques, le directeur général ne cache pas les difficultés : manque de ressources matérielles, accès limité à certaines zones, et coordination parfois complexe avec des acteurs multiples.
Pour lui, la résilience passe aussi par l’implication directe des communautés. Former les citoyens, surtout dans les zones rurales, à reconnaître les signes de danger et à réagir efficacement est une priorité.
Emmanuel Pierre a exhorté la population à ne pas baisser la garde. « Nous ne devons plus attendre la catastrophe pour agir. Restons vigilants, préparons nos familles, et respectons les consignes », a-t-il conclu.
Esther Kimberly BAZILE