Environnement

L’INARHY face aux défis de la gouvernance de l’eau en Haïti : une réponse institutionnelle structurante

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Alors que le pays est confronté à une gestion anarchique de ses ressources en eau, l’Institut national des ressources hydriques (INARHY) entend instaurer un cadre clair et durable. Invité à l’émission Haïti Climat le 24 juillet 2025, Yves Vancol, directeur des Ressources en eau au ministère de l’Environnement, a présenté les grandes lignes de cette structure étatique, placée au cœur de la réforme de la gouvernance de l’eau en Haïti.

D’emblée, Yves Vancol souligne que « la gestion adéquate et durable des ressources en eau demeure pour les instances de l’État un enjeu environnemental majeur. » Il alerte sur « une crise aiguë de l’eau qui fait craindre une situation de grave pénurie, dans un avenir proche. » C’est dans ce contexte que l’État haïtien a créé, par décret du 28 octobre 2020, l’Institut national des ressources hydriques, en accord avec le Plan hydraulique et d’assainissement national (PHAN).

L’INARHY, organisme autonome à caractère administratif et scientifique, est « doté de la personnalité juridique, jouissant de l’autonomie administrative et financière ». Il est chargé d’appliquer la politique du Gouvernement concernant la gestion des eaux, des aménagements et ouvrages hydrauliques, et d’en assurer le suivi.

Il a pour mission, entre autres, d’assurer une gestion équilibrée, rationnelle et durable du domaine hydraulique public naturel et artificiel. Ensuite, effectuer la régulation des activités qui se déroulent dans le secteur, en termes d’exploitation, de production, de commercialisation, de distribution de l’eau. Enfin, prendre des mesures tendant à protéger l’eau contre la pollution, à la conserver et à à la préserver du gaspillage ;

L’INARHY est placé sous la tutelle du ministère de l’Environnement. Il comprend un conseil d’administration composé de plusieurs ministres, une direction générale, un conseil de direction, ainsi que des directions centrales et départementales.

Selon Vancol, les directions départementales sont « chargées de la mise en œuvre de ses politiques sectorielles et de la réalisation de ses opérations dans les départements ». L’Institut est également représenté dans les communes par des agences locales de l’eau, et au niveau régional dans les quatre régions hydrographiques du pays : Nord, Centre, Ouest et Sud.

Il convient de souligner que l’Institut a absorbé l’Unité hydrométéorologique d’Haïti (UHM), laquelle devient un service relevant de la Direction de recherche et d’innovation de l’INARHY. Étant une institution de coordination, elle intervient dans l’octroi de licences concernant la production, le transport, la distribution et la commercialisation de l’eau potable. Ces licences sont délivrées après signature d’un contrat avec la DINEPA.

Selon l’article 193, les ressources financières de l’Institut proviennent de multiples sources : dotations budgétaires de l’État, dons, subventions, contributions des collectivités, mais aussi « redevances pour prélèvement sur la ressource en eau, pour pollution, pour protection du milieu aquatique ou recharge de la nappe phréatique ». Toutefois, il souligne qu’ils n’ont pas encore leur propre budget.

Esther Kimberly Bazile

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