Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a officiellement invité le scientifique Kénel Délusca à rejoindre l’équipe d’auteurs du 7ᵉ Rapport d’évaluation (AR7). Ce dernier est l’un des documents scientifiques les plus influents sur les changements climatiques à l’échelle mondiale.
Dans une lettre datée du 8 juillet 2025, signée par les co-présidents du groupe de travail II du GIEC, Winston Chow et Bart van den Hurk, l’organisation internationale a exprimé sa reconnaissance envers l’expert pour sa contribution future au sein de cette nouvelle phase de travail, qui s’étendra sur plusieurs années. Le groupe de travail II est chargé d’examiner les impacts du changement climatique, la vulnérabilité des sociétés humaines et des écosystèmes, ainsi que les options d’adaptation. L’expert interviendra en tant qu’auteur principal pour le chapitre intitulé « Lignes directrices techniques pour évaluer les impacts et de l’adaptation au changement climatique ».
Une reconnaissance régionale et scientifique
Contacté par notre rédaction dans le cadre d’un entretien exclusif, l’ancien chef de mission de l’assistance technique du programme AMCC+ de l’Union européennea souligné l’importance de cette nomination, tant sur le plan personnel que pour la visibilité de la région caribéenne dans les débats mondiaux sur le climat :
« Le GIEC produit tous les six à sept ans des rapports scientifiques de référence sur les changements climatiques. Depuis les années 1990, il a publié plusieurs cycles de rapports d’évaluation. Nous sommes aujourd’hui dans le cadre du 7ᵉ cycle, dont le travail a commencé il y a près d’un an. »
Le scientifique et professeur associé à l’Institut des sciences, des technologies et des études avancées d’Haïti (ISTEAH) explique que son dossier de candidature a été soutenu par une institution caribéenne. Après examen, il a été sélectionné pour rejoindre l’équipe en charge du chapitre sur les lignes directrices techniques, un segment essentiel du rapport.
« Le travail va s’étendre sur cinq à six ans. Le premier brouillon du rapport est attendu pour 2028. « Il mettra en lumière les impacts du changement climatique à travers le monde, y compris dans les petits États insulaires en développement comme ceux de la Caraïbe », a précisé M. Délusca.
Deuxième participation au processus du GIEC
Ce n’est pas la première fois que le chercheur collabore avec le GIEC. En 2019, il avait déjà contribué à un précédent cycle d’évaluation. Cette seconde participation témoigne de la constance de son engagement scientifique dans le domaine climatique et de la reconnaissance internationale de son expertise.
« Ce rapport apportera de nouvelles connaissances, de nouvelles preuves scientifiques. « Cela renforcera les capacités des pays à faire du plaidoyer, notamment pour mobiliser des financements climatiques adaptés à leurs réalités », a-t-il affirmé.
Un enjeu crucial pour Haïti et la Caraïbe
La Caraïbe, régulièrement exposée aux aléas climatiques extrêmes (ouragans, sécheresses, montée du niveau de la mer), fait partie des régions les plus vulnérables aux effets du changement climatique. Le rapport du GIEC, par sa rigueur scientifique et sa portée globale, est un outil crucial pour éclairer les décisions politiques et orienter les actions d’adaptation dans ces territoires.
Jean Rony Poito PETIT FRÈRE