Dans un contexte où les enjeux environnementaux deviennent de plus en plus urgents, la photographie s’impose comme un outil puissant de sensibilisation. C’est dans cette optique que l’UNESCO a lancé un concours de photographie sur l’environnement et le paysage, avec le programme Transcultural. Parmi les 63 candidats, deux Haïtiens se sont distingués : Wadler W. Louis Sejour et Marc Henry Antoine.
Le 10 avril 2025, l’émission Haïti Climat a reçu les deux lauréats pour une discussion autour du thème : « L’art au service de l’environnement : regards croisés sur la photographie paysagère en Haïti ».

Tous deux animés par une passion profonde pour l’image, les photographes racontent leur parcours. Wadler W. Louis Sejour, ingénieur informaticien de formation, explique que la photographie était d’abord un simple passe-temps, perfectionné au fil du temps grâce aux téléphones et à leur évolution technologique.
« Une image vaut mille mots, c’est une réalité », affirme Marc Henry Antoine. « Grâce à une photo capturée par un drone ou une caméra, je parviens à sensibiliser une personne aux dangers qui l’entourent — comme un glissement de terrain — et à l’urgence de la situation. »
Séjour, quant à lui amoureux des paysages, confie que son intention était de mettre en valeur la beauté de la faune et de la flore d’Haïti. « L’environnement mérite notre attention et notre protection », insiste-t-il.
Parmi les œuvres marquantes du concours figure une photographie de Marc Henry Antoine, représentant les vestiges de l’église de Milot incendiée, intitulée Quand la nature embrasse l’histoire. Une image forte, qui allie mémoire, patrimoine et nature.

Pour Wadler, « la photographie environnementale et paysagère expose les réalités, éveille les consciences et renforce notre résilience face aux changements climatiques. » Une image peut provoquer un engagement, aussi bien du côté des autorités que des citoyens. Et j’ai reçu plusieurs témoignages dans ce sens. »
Les deux artistes déplorent toutefois les obstacles auxquels se heurtent les photographes en Haïti : manque de magasins spécialisés en équipements, climat hostile, insécurité, et parfois la méfiance de certains habitants.
Malgré tout, ils croient au pouvoir de l’image. « L’art visuel peut influencer les politiques environnementales en Haïti et inciter les autorités à agir », affirme Sejour. Pour sa part, Marc Henry Antoine conclut : « L’image, au-delà de l’émotion qu’elle suscite, invite aussi à réfléchir à des solutions concrètes face aux défis environnementaux. »


EsthEsther Kimberly BAZILE
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