En prélude à la journée internationale du zéro déchet, qui tombe chaque année le 30 mars, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies a lancé une alerte, le jeudi 27 mars 2025, sur l’impact désastreux du secteur textile sur l’environnement, qualifiant ce domaine de « partie émergée d’un iceberg toxique ».
« Si nous n’accélérons pas l’action, s’habiller à la mode pourrait tuer la planète », a prévenu le secrétaire général de l’ONU M. António Guterres, pointant du doigt une industrie dont les pratiques menacent la biodiversité, épuisent les ressources naturelles et aggravent le dérèglement climatique.
Depuis la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, à New York, António Guterres a ainsi exprimé sa préoccupation face aux graves conséquences environnementales du secteur textile.
Chaque seconde, l’équivalent d’un camion-poubelle de vêtements est soit incinéré, soit jeté en décharge. « Les vêtements sont produits et abandonnés à une vitesse vertigineuse, poussés par des modèles économiques qui privilégient la nouveauté, la rapidité et le caractère jetable. »
L’ONU estime que l’industrie textile représente chaque année entre 2 et 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, utilise 215 000 milliards de litres d’eau – soit l’équivalent de 86 millions de piscines olympiques – et contribue à 9 % de la pollution annuelle des océans par les microplastiques.
Mais, le problème dépasse largement le secteur de la mode. Chaque année, l’humanité génère plus de deux milliards de tonnes de déchets.
« Si l’on entassait tous ces déchets dans des conteneurs maritimes, les piles s’étendraient sur une distance équivalente à un aller-retour vers la lune », a précisé M. Guterres lors de l’événement, organisé par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et ONU-Habitat, en collaboration avec la Turquie et la Fondation Zéro Déchet.
Les conséquences de cette situation pèsent particulièrement sur les populations les plus vulnérables. « Plus d’un milliard de personnes vivent dans des bidonvilles et des quartiers informels, où la gestion des déchets est inexistante et les maladies endémiques », a ajouté M. Guterres.
Face à ces défis, le Secrétaire général a appelé à une transformation radicale de nos modes de production et de consommation. Il a salué les initiatives émergentes, comme l’essor des marchés de la revente et l’engagement de certaines entreprises dans l’économie circulaire, qui vise à produire de manière durable, en réduisant la consommation des ressources et la production de déchets.
Cependant, il a aussi pressé les gouvernements de renforcer leur régulation et de conclure, sans tarder, un traité international contraignant sur la pollution plastique, attendu pour août 2024. « La lutte contre le gaspillage est l’affaire de tous », a-t-il insisté, appelant citoyens, industriels et décideurs à unir leurs efforts pour agir ensemble, selon un communiqué de l’ONU.
Le discours du numéro de l’ONU faisait partie des célébrations de la Journée internationale du zéro déchet, qui se tient chaque année le 30 mars. Adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2022, elle vise à promouvoir des modes de production et de consommation responsables pour faire en sorte d’éviter tout gaspillage de matériaux et de ressources.
L’édition 2025 de la journée était placée sous le thème « Vers le zéro déchet dans la mode et le textile », afin de mettre en lumière les défis environnementaux engendrés par le modèle économique du secteur, qui favorise la surproduction et la surconsommation.
Jean Rony Poito Petit Frere
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